Son cododo
En France, le cododo divise les pros : bonne idée ou pratique à éviter ? Fusion, intimité, bienfaits... On vous dresse la liste des pour et des contre.
Nous sommes toutes tentées de dormir tout contre notre bébé: son odeur, la chaleur de son corps, ce besoin de contact, ces marques de tendresse… nous rassurent et nous font du bien. En France, cette pratique qu’on appelle également le cosleeping tend à se développer de plus en plus. Mais nous sommes encore bien loin des sociétés industrialisées asiatiques, africaines ou d’Amérique du sud, au sein desquelles le cododo est d’usage courant (en Chine, 90 % des bébés de 3 mois « cododotent »). En Norvège et en Suède aussi, pays qui font la promotion de l’allaitement maternel depuis bientôt vingt ans, plus de la moitié des bébés dorment dans le lit conjugal… Parce que cette pratique comporte des risques pour la sécurité du bébé. On ne peut pas passer à côté du premier et prin- cipal risque : l’étouffement de l’enfant. Une fois endormi et en phase de sommeil « profond », il peut tout arriver. Le bébé peut avoir trop chaud, s’étouffer avec un oreiller, sous la couverture, ou même se faire écraser… Sans oublier les risques de mort subite ! Selon une étude britannique*, ces derniers sont multipliés par cinq pour les bébés partageant le lit de leurs parents. La Dre Elisabeth Briand-Huchet, pédiatre et médecin-conseil à Naître et Vivre**, confirme ces dires : 10 % des morts subites de nourrissons en France seraient dues à la pratique du cododo. Pour elle, le berceau dans la chambre parentale semble être un facteur protecteur de mort subite pendant les six premiers mois. Et pas facile quand on cododote. Pour le Dr Philippe Grandsenne, mieux vaut éviter. « Le cododo entretient la fusion, le “collage” mère-enfant, ce qui n’encourage pas, à terme, la nécessaire séparation et exclut le père, explique-t-il. De plus, je ne crois pas qu’une mère se repose très bien avec son bébé dans son lit. » Sans parler de l’intimité du couple, pas évidente avec un enfant omniprésent… Alors que, d’après les spécialistes, un couple a besoin de se retrouver dès la sortie de la maternité. Et la fusion mère-enfant peut vite devenir problématique, pour le couple déjà mais aussi lorsque l’enfant devra retourner dans son lit. Maman, mais pas que… Maman quand même, on ne dit pas le contraire. Les pros comprennent tout à fait le besoin des femmes qui souhaitent maintenir le contact avec leur bébé. Et c’est aussi pratique, surtout pour les mamans qui allaitent. On peut subvenir aux envies de tétées du bébé rapidement