Les erreurs stratégiques
Pourquoi ne faut-il pas faire du repas un enjeu ? Avec le sommeil, l’alimentation est la principale arme de manipulation des tout-petits. Beaucoup de parents s’angoissent à l’idée que leur enfant ne mange pas assez ou pas équilibré. Même si l’alimentation est vitale pour lui, n’y mettez pas trop d’affectif ! Il refuse un plat ? Ne le forcez pas. Il a terminé son assiette ? Ne le félicitez pas comme si c’était un exploit. Quelle autre erreur font souvent les parents ? Donner de la nourriture à un enfant dès que quelque chose ne va pas ! Bobo, chagrin : on dégaine biscuit
«Entre 2 et 3 ans, absolument, assure le Dr Cohen. Oui à la charcuterie ou aux frites de temps à autre à petites doses. » Les crudités, soupçonnées à tort d’irriter l’estomac, sont rarement appréciées avant 3 ans. La viande est aujourd’hui accusée d’être trop grasse. Rien n’interdit d’en donner tous les jours à condition d’alterner blanche et rouge et de rester dans les quantités moyennes recommandées. «Aucun aliment n’est mauvais en soi, insiste le nutritionniste, si l’alimentation est variée et équilibrée. Enfin, on ne se désaltère pas avec des boissons sucrées mais avec de l’eau. Une règle d’or!» L’erreur souvent commise par les parents ? Servir à leur enfant des portions d’adulte. « Entre 2 et 3 ans, un enfant n’a besoin que de 1 200 à 1 400 calories par jour (réparties en quatre repas), quand une femme de 20 à 40 ans devrait en consommer 1900 à 2200, et un ado garçon, 2100 à 3700», explique le Dr Cohen. Ainsi, lorsque vous dégustez un steak haché de 100 g, entre un tiers et la moitié suffit à couvrir les besoins journaliers en viande de votre enfant. Idem pour le pain. Ne lui donnez que la moitié de la tranche ! Les fruits et les légumes, en revanche, c’est à volonté ! En pratique, faites confiance à l’appétit de votre petit. Mieux vaut le resservir que le forcer à terminer son assiette. Le point de vue d’Anne-Françoise Chaperon, psychologue clinicienne
ou bonbon. C’est entretenir une confusion entre émotion négative et besoin de manger, voire préparer le terrain aux troubles alimentaires. Et « faire l’avion » pour qu’il mange, c’est bien ? Manger n’est pas jouer. S’amuser à « une cuillerée pour maman, une pour papa» ou «faire l’avion» pour qu’il avale les haricots verts risque de créer un rituel dont il aura du mal à se passer. De plus, un enfant ne doit pas manger pour plaire à ses parents mais parce qu’il a faim ! Ce qui n’empêche pas de faire des repas un moment de convivialité.