Tout un monde !
Vous êtes fatigués, désemparés car non seulement votre tout-petit a toujours sommeil mais, en plus, il ne sait pas dormir quatre heures d’affilée ! C’est à n’y rien comprendre... Pour l’aider à faire ses nuits, découvrez tous les secrets de son sommeil.
Mine de rien, un nouveau-né a déjà fort à faire ! Son organisme tourne à plein régime. Il doit réguler sans attendre toutes ses fonctions naturelles : température, rythme cardiaque, respiration, digestion, etc. Son psychisme est aussi en pleine effervescence : pour s’ouvrir au monde et communiquer, il lui faut organiser ses états de veille et de sommeil (lire page suivante). Toute cette activité explique que votre bébé a besoin de beaucoup de sommeil (à la naissance, il dort jusqu’à vingt heures par jour). Cela va d’ailleurs persister tout au long de la petite enfance. Ce n’est en effet qu’à partir de 4 ans que le tout-petit commence à passer plus de temps éveillé qu’endormi. Après la naissance, ses rythmes restent très proches de ceux qu’il avait adoptés à la fin de la grossesse. Dans les centres de recherche comme l’Unité d’exploration du sommeil de l’enfant à Lyon, les spécialistes ont voulu en savoir plus. Pendant la grossesse, ils se limitent à l’enregistrement du rythme cardiaque du foetus et à l’observation, par l’échographie, des mouvements de ses yeux. Après la naissance, ils réalisent en plus des enregistrements de l’activité cérébrale de l’enfant qui dort, en lui plaçant des électrodes sur le cuir chevelu, les tempes, le menton et le thorax. Pour comprendre ses mécanismes, ils s’intéressent en même temps au tonus musculaire, aux mouvements des yeux, au rythme cardiaque et à la respiration du dormeur durant chaque phase du sommeil. Bien sûr aussi, pour saisir l’essentiel de ce que vit votre bébé en dormant, vous pouvez commencer par le regarder. Quand il dort, le nouveau-né passe 50 % de « Nul ne peut dire à quoi rêve un nouveau-né, c’est son jardin secret, rigoureusement inexplorable… et tant mieux ! » commentent les Dres Marie Thirion et MarieJosèphe Challamel. On devine parfois l’objet de ses songes à travers les bruits de succion, les pleurs ou les sourires qui jalonnent son sommeil. Pour la psychologue Drina Candilis-Huisman, « les poètes restent les mieux placés pour évoquer le rêve enfantin ». D’après les chercheurs, le psychisme du bébé commencerait à reproduire des images vers 15-18 mois. Ses thèmes préférés : le plaisir de manger et la peur de l’abandon. son temps en sommeil agité, propice aux rêves (soit deux fois plus de temps que l’adulte), 40 % en sommeil calme et 10 % en sommeil de transition. Le sommeil agité, ou « paradoxal », qui se manifeste par l’animation du corps du dormeur. On peut le repérer chez le foetus dès le sixième mois de grossesse : à ce stade, le bébé a déjà ses propres rythmes de veille-sommeil, distincts de ceux de sa maman. (Avant cinq mois de vie, il se développe dans un état encore mal connu, joliment appelé « dormance foetale ».) En sommeil agité, le bébé donne souvent l’impression d’être sur le point de se réveiller. Il bouge beaucoup, bâille, gémit. A travers ses paupières mi-closes, on peut voir les mouvements rapides de ses yeux. Son pouls et sa respiration s’accélèrent. Son activité psychique est débordante : il rêve, rêve comme plus jamais il ne rêvera (lire encadré ci-contre). Son visage exprime clairement au moins six émotions fondamentales: plaisir, peur, colère, dégoût, tristesse, surprise. Il enregistre tout ce qu’il a appris durant la journée. Le sommeil agité