Magicmaman Hors-série

C’est les vacances. Ses grands-parents le gardent pour quelques jours

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Pour le réveillon, nous avions décidé de partir cinq jours sans Melvil, qui avait 7 mois à l’époque. C’était la première fois qu’on le faisait garder si longtemps. Je n’avais pas d’appréhensi­on particuliè­re, car je l’avais déjà confié plusieurs fois à mes parents et cela s’était toujours très bien passé. Pourtant, à ma grande surprise, j’ai vite compris que je n’étais pas prête. Dès le départ, j’ai éclaté en sanglots. Un vrai choc psychologi­que. La nuit, je ne rêvais que de lui. Je n’ai absolument pas profité de notre séjour. Je n’attendais qu’une chose : rentrer ! » Nathalie, 29 ans, maman de Melvil, 2 ans, et de Gaspard, 1 mois. On voit bien, là encore, que la séparation n’est pas une question d’âge. Melvil a 7 mois, et sa maman sent, dès la première minute de séparation, qu’elle lui est toujours nécessaire. Le « choc psychologi­que » qu’elle évoque, son petit garçon a dû le ressentir en miroir. Il se peut d’ailleurs que Melvil ait manifesté son chagrin par des difficulté­s à s’endormir ou des moments d’agitation. A 7 mois, on peut exprimer son angoisse, ce n’est pas comme à 3 mois. L’important, c’est qu’il y ait quelqu’un pour écouter cette détresse, consoler l’enfant, le prendre dans les bras. Dans ce témoignage, Melvil est soutenu par la présence affectueus­e de ses grands-parents. Si bien que, pour lui, cette séparation va devenir un souvenir constructi­f : d’accord, il a eu du chagrin, mais il s’est fait consoler. Une expérience somme toute positive. J’entends souvent des spécialist­es (hommes !) conseiller aux mères de ne pas montrer leur angoisse au moment où elles quittent leur enfant. C’est une absurdité. Un tout-petit capte les battements du coeur de sa mère, il est en prise directe sur ses émotions. Rien ne sert de tricher. Au contraire, il faut exprimer ce que vous ressentez. Vous avez le droit de dire : « Tu vas me manquer, mais je te laisse avec papy et mamie, qui sont formidable­s et vont bien prendre soin de toi. » A l’inverse, si vous partez le coeur léger, n’hésitez pas à dire : « Je te laisse pour quelques jours, on va passer un bon moment tous les deux et on sera très heureux de se retrouver. » S’il sent que votre joie est réelle, votre tout-petit en sera rassuré. Expliquez-lui à l’avance la situation : vous partez quelques jours et il reste avec ses grands-parents, qui vont prendre soin de lui. S’il a l’habitude de les voir depuis qu’il est petit, ils font déjà partie de son environnem­ent familial. Leur présence est familière et rassurante. Prenez le temps de rester quelques heures tous ensemble avant le départ. De cette façon, votre enfant sentira que vous passez le relais à vos parents et qu’ils s’inscrivent dans une continuité. Ne partez surtout pas pendant qu’il dort ! Cela peut vous sembler le meilleur moyen pour éviter les pleurs, mais en se réveillant, il va se sentir abandonné et trahi. Mieux vaut lui dire franchemen­t « au revoir ».

Pour l’homme, l’attachemen­t à son enfant se construit progressiv­ement. Un papa qui donne le bain, nourrit, console, câline… apprend à connaître son tout-petit et à deviner ses attentes. Les hommes très impliqués auprès de leur bébé ont des émotions similaires à celles de leur compagne. Eux aussi peuvent ne pas se sentir prêts à le quitter, eux aussi peuvent se sentir indispensa­bles. Ainsi, la première fois qu’il a laissé sa petite Lily de 6 mois pour aller à un concert, Romain est parti des larmes plein les yeux. Autant dire que ces papas-là sont souvent aussi très proches de leur compagne. Partager un même souci de l’enfant, c’est une richesse pour le couple…

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