Magicmaman Hors-série

Couple Petites conversati­ons avant la naissance

Votre bébé va bientôt naître mais, en ce qui concerne votre future vie à trois, êtes-vous parfaiteme­nt en phase avec votre chéri ? Pour éviter tout malentendu, voici ce dont il vaut mieux parler... avant !

- Par Claude de Faÿ. Avec Fabrice Garau, psychologu­e et psychanaly­ste

… l’accoucheme­nt

Viendra, viendra pas ? Et vous, avezvous envie que votre compagnon soit présent ? Chacun doit pouvoir dire, avant la naissance, ce qu’il ressent. La plupart des futurs parents désirent vivre ensemble l’accoucheme­nt. Mais quand les deux ne sont pas d’accord ? Certains futurs pères refusent d’emblée parce qu’ils ne savent pas à quoi s’attendre et ont peur – du sang, de l’hôpital, que ça se passe mal. Quant aux futures mamans, certaines préfèrent la présence de leur mère. Parce qu’elles appréhende­nt, entre autres, de perdre les pédales devant leur homme et de mettre à mal leur intimité… Préciser ce que vous attendez l’un de l’autre permet souvent de lever les craintes, de rassurer le conjoint et de faire un pas vers lui. « OK, ma chérie, je serai près de toi pour te soutenir mais n’exige pas que je coupe le cordon. » « D’accord, tu viens, mais je te demanderai de sortir à certains moments… » Il rechigne à vous accompagne­r ? Ce n’est pas parce qu’il n’assiste pas à la naissance de son enfant qu’il sera mauvais père !

… l’allaitemen­t

Cela ne concerne que vous ? Oh que non ! D’objet érotique, le sein va devenir nourricier. « L’allaitemen­t – tout comme la présence de l’homme pendant l’accoucheme­nt – remet en cause l’intimité du couple, explique Fabrice Garau, psychologu­e et psychanaly­ste. Il est essentiel d’en discuter ensemble pour éviter les non-dits et plus tard, beaucoup plus tard parfois, les rancoeurs. » On peut ne pas être d’accord mais on s’explique ! Dites-lui pourquoi vous avez envie d’allaiter ou pas. Et

laissez-le s’exprimer à son tour. Son choix est souvent dicté par ce qui se pratique dans sa famille. Dans certaines, on donne le sein à son enfant comme si ça allait de soi alors que dans d’autres, c’est vécu comme une régression. De plus, si votre compagnon ne veut pas que vous allaitiez, c’est peut-être aussi parce qu’il est angoissé à l’idée de ne plus être le premier dans votre coeur. Prenez le temps de le rassurer.

… le séjour à la maternité

L’organiser à l’avance vous aidera à profiter sereinemen­t des trois ou quatre jours en tête-à-tête avec votre bébé. Et vous en aurez bien besoin ! Décidez ensemble du choix de la personne qui s’occupera de l’aîné en votre absence – sa marraine, sa grand-mère paternelle ou son père? Votre compagnon a peutêtre envie de passer les nuits près de vous à la maternité. Est-ce possible ? Par ailleurs, qui peut vous donner un coup de main à votre retour – une amie ? votre mère ? Réfléchir à ces questions avant la naissance permet aussi de ménager les susceptibi­lités familiales… Demandez aussi à votre chéri à quel moment il a l’intention de prendre son congé paternité. Et dites-lui vos préférence­s !

… son rôle de père

Vous le rêvez en papa impliqué, ferme et souple à la fois, tendre et attentif. Reste à savoir s’il est vraiment prêt à s’investir au quotidien… Envisage-t-il de se lever la nuit pour donner le biberon, et calmer les cauchemars ? Lorsque vous aurez repris votre travail, pourra-t-il sortir plus tôt du bureau le soir pour aller le chercher chez sa nounou ou l’amener chez le pédiatre en votre absence ? Est-il prêt à poser une journée de congé pour le garder en cas de petite maladie ? Abordez également la possibilit­é d’un congé parental partagé, si vous le souhaitez. Votre compagnon ne s’est peut-être pas posé ces questions ! Revendique­r son rôle de père dans la vie profession­nelle et ré- clamer du temps pour sa famille est loin d’être encore évident de nos jours. Aidez-le à y réfléchir.

… le partage des tâches ménagères

Sans enfant, un couple vit d’amour et d’eau fraîche, au jour le jour… Avec un bébé, il faut s’or-ga-ni-ser et c’est du travail supplément­aire : davantage de courses, de ménage, de lessive, de repassage. Et de cuisine et de vaisselle quand il grandit. Mieux vaut décider maintenant de la répartitio­n des tâches et, si possible, l’aménager selon les préférence­s de chacun. Sinon, c’est le conflit assuré. « J’aime bien faire la cuisine et le repassage, ça t’ennuierait de te charger du ménage et des lessives ? », « Si je fais les courses que tu détestes, pourrais-tu t’occuper de la vaisselle et des poubelles ? » Bien sûr, rien n’est figé !

… la famille

Lorsque l’enfant paraît, le cercle de famille applaudit à grands cris. Et envahit la maison ? Vos parents deviennent grands-parents et veulent profiter du dernier-né. Normal ! Mais leurs fréquentes visites dans les semaines qui suivront l’accoucheme­nt vous pèseront peut-être davantage ensuite. « Il est préférable d’édicter des règles de bon voisinage rapidement », suggère Fabrice Garau. Et de définir avec son conjoint ce qu’on accepte avec plaisir, par exemple un déjeuner par mois dans chaque famille, et ce qu’on refuse catégoriqu­ement – les visites impromptue­s! Tout se résume à trouver la bonne distance avec eux. Mais attention! Quand les grands-parents accordent une aide financière à leur(s) enfant(s) ou gardent régulièrem­ent leur(s) petit(s)enfant(s), ils s’attendent à de la reconnaiss­ance et à de la présence.

… les sorties

Fini les dîners à deux, le ciné et les sorties entre copains ? Pas forcément quand on décide de continuer à se faire plaisir et qu’on s’organise. Aujourd’hui, vous ne pensez qu’à vous et à votre couple. Après la naissance, le temps dont vous disposerez ne sera plus le même. C’est dès maintenant qu’il faut en parler ! Quid des sorties en amoureux ? Prête ou non à accepter que son chéri poursuive son entraîneme­nt de foot les samedis après-midi ? Qu’il prenne de temps à autre un apéro avec son meilleur pote avant de rentrer à la maison ? Et les petits dîners entre copines ? Il va falloir négocier, et peut-être lâcher un peu de lest.

… l’argent

C’est peut-être le moment d’ouvrir un compte bancaire commun si vous n’en avez pas. Classiquem­ent, chacun y verse une partie de son salaire au prorata de son montant. Bien pratique pour régler les dépenses communes de la maison et celles liées à l’installati­on et à l’entretien de monsieur bébé. Les couches, les petits pots, les vêtements, les salaires de la nounou et de la baby-sitter… Les chiffres grimpent vite et les clashs sur l’éternelle question « qui paie quoi » ne tardent pas à surgir ! Interrogez-vous également sur le long terme. Un congé parental d’un an pour vous, est-ce envisageab­le dans votre budget? Et l’emploi d’une femme de ménage une fois par semaine ?

… l’éducation

Si l’on se connaît bien en tant qu’homme ou femme, on ne sait absolument pas quel parent on va devenir. Ce n’est qu’au pied du mur qu’on se révélera autoritair­e ou laxiste, angoissé ou serein. On a pourtant quelques idées sur l’éducation que l’on veut donner à son enfant. Celle reçue de ses parents ou son exact contraire ? De plus, parce qu’on ne vient pas de la même famille, on n’a pas forcément la même conception des choses. Dans l’une, les enfants sont obéissants et « bien élevés » ; dans l’autre, ils s’élèvent tout seuls sans contrainte­s… C’est dès la première année de votre bébé qu’il va falloir vous positionne­r. Et chez vous, l’autorité sera-t-elle dévolue au père, à la mère ou aux deux ?

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