Quand une césarienne est décidée…
SÉVERINE DAGAND-BERTEAU EST PSYCHOLOGUE SPÉCIALISÉE EN PÉRINATALITÉ.
À l’annonce d’une césarienne, c’est souvent l’abattement pour les mamans, qui se mettent à pleurer…
Cette nouvelle intervient, parfois brutalement et en urgence, à la suite d’un problème médical lors du travail. Bien que souvent préparées à cette éventualité pendant la grossesse, les futures mères ne s’y attendent pas. Les craintes latentes – peur de perdre son enfant, de l’intervention et/ou de mourir – que toutes les femmes éprouvent lors d’une naissance refont surface. En outre, le deuil de l’accouchement idéal, et par les voies naturelles, dont elles avaient rêvé est à faire…
Quelle est la bonne attitude dont doivent faire preuve le personnel médical et le compagnon ?
Ce n’est pas tant l’événement qui est difficile que la façon dont les femmes le vivent. Certes, le côté médical l’emporte mais il faut que cela reste une naissance pour la future mère. Le personnel médical doit mettre des paroles sur ses actes, la rassurer. Lui parler de son bébé, c’est essentiel : « Alors, c’est votre premier ? Vous savez si c’est un garçon ?… » Quant au futur père, je milite pour qu’il puisse être présent pendant la césarienne pour accompagner sa femme, lui tenir la main, participer à la naissance de son enfant. Ce qui n’est pas le cas dans toutes les maternités.
Faut-il en reparler après la naissance ?
Évoquer cet événement plus tard avec le gynécologue ou la sagefemme, qui peuvent réexpliquer ce qui s’est exactement passé, permet d’en avoir une lecture plus apaisée. Il ne faut jamais hésiter à en reparler – même plusieurs semaines ou mois après – si l’on sent que quelque chose bloque ou qu’on a l’impression d’avoir été dépossédée de la naissance de son bébé.