Urgences Quels signes doivent m’alerter ?
Au cours de votre grossesse, des troubles inattendus peuvent apparaître. Parmi ces symptômes, tous ne sont pas forcément dus à une complication grave mais seul votre médecin pourra en juger. Voici les cas où la consultation s’impose.
Vous vomissez plusieurs fois par jour
En début de grossesse, les nausées sont banales. Toutefois, si vous souffrez de vomissements importants et répétés avec perte de poids, le médecin sera peut-être amené à vous hospitaliser. Pour vous éviter d’en arriver à un état d’épuisement et de déshydratation, on vous donnera des antivomitifs et, dans un premier temps, vous serez nourrie par perfusion. On cherchera, grâce à un bilan médical, les causes de ces vomissements puis, progressivement, vous pourrez retrouver une alimentation normale. En fin de deuxième trimestre ou au cours du troisième, les vomissements peuvent être liés à une affection indépendante de la grossesse (appendicite, intoxication alimentaire, problèmes liés à la vésicule biliaire…). Ils peuvent également traduire le début d’une toxémie gravidique (voir encadré), aux risques sérieux pour la santé de la mère comme pour celle de son enfant.
Vous avez des pertes de sang
En début de grossesse, des saignements répétés sont parfois le signe d’une menace de fausse couche ou d’une grossesse extra-utérine.
En cas de menace de fausse couche, les pertes de sang s’acl compagnent fréquemment de douleurs dans le bas-ventre. Après un examen pour détecter une éventuelle anomalie de la grossesse, le médecin vous prescrira le plus souvent du repos et des antispasmodiques.
La grossesse extra-utérine (GEU) doit être repérée de toute l urgence. Que se passe-t-il ? L’oeuf fécondé, au lieu de se fixer dans l’utérus, se développe dans une trompe. Si l’on ne détecte pas la GEU, l’oeuf en grossissant va entraîner la rupture de la trompe, provoquant une hémorragie interne. Des examens comme un dosage hormonal, une échographie et/ou un Doppler vaginal… permettront de confirmer la suspicion de GEU. Ensuite, en fonction de différents critères, l’équipe médicale envisagera soit une intervention chirurgicale, soit un traitement médical pour empêcher l’oeuf de se développer. Au cours du deuxième ou troisième trimestre, des saignements doivent faire craindre un accouchement prématuré, une implantation basse du placenta (placenta prævia) ou encore un hématome rétroplacentaire.
En cas de menace d’accouchement prématuré, un trail tement médical vous sera donné pour calmer les contractions si le terme est encore loin. Sinon, on laissera le bébé venir au monde.
Le placenta prævia correspond à une implantation du l placenta dans la région du col de l’utérus (normalement, il se fixe au fond de l’utérus). Toute future maman en a connaissance dès les premières échographies. Il est recommandé de consulter dès le début des pertes de sang afin d’éviter leur évolution vers une hémorragie.
L’hématome rétroplacentaire se traduit, en plus des pertes l de sang, par des contractions douloureuses et prolongées. Il est dû à une hémorragie survenue entre la paroi de l’utérus et le placenta, qui se décolle. S’ensuit une interruption des échanges entre la mère et son bébé. Il faut alors intervenir de toute urgence.
Vous sentez des contractions répétées avant le terme
Face à des contractions douloureuses et fréquentes (plus de dix par jour), une consultation s’impose. Elles peuvent traduire :
soit la menace d’une fausse couche tardive ou d’un accoul chement prématuré. Un traitement médical est envisagé si nécessaire (antibiotiques en cas d’infection par exemple). Grâce à des antispasmodiques, les contractions utérines pourront être stoppées. Face à une éventuelle béance du col, on pratiquera en urgence un cerclage (on resserre le col par un fil, un peu comme on fermerait une bourse). Enfin, vous serez mise au repos, souvent jusqu’au terme de votre grossesse.
soit l’existence d’un hématome rétroplacentaire (voir l ci-dessus).
Vous souffrez d’oedèmes
Lorsque vos chevilles, votre visage, vos doigts gonflent – en particulier si ces oedèmes s’accompagnent d’une prise de poids rapide (deux kilos en une semaine, par exemple) – il est impératif de faire contrôler votre pression artérielle (plus encore à partir du cinquième mois de grossesse) et de vérifier la présence ou non d’albumine dans les urines. Tous ces symptômes traduisent en effet le début d’une toxémie gravidique (voir encadré).
Vous éprouvez des brûlures en urinant
Ces symptômes sont généralement dus à une infection urinaire, affection qui touche 10 % des futures mamans. Parfois, celle-ci ne se traduit que par des envies très fréquentes d’uriner (toutes les heures et plusieurs fois la nuit par exemple). Si l’examen cytobactériologique de vos urines se révèle positif, la prise d’antibiotiques sera nécessaire pour traiter l’infection. On évite ainsi d’éventuelles complications (propagation aux reins ou passage des germes dans le sang avec risque de contamination du foetus).
Vous ressentez des troubles de la vue
Vous avez devant les yeux des points lumineux, des taches, des mouches volantes, des éclairs visuels : c’est peut-être le signe d’une hypertension qu’il faut dépister au plus tôt afin d’éviter les convulsions. On parle d’éclampsie, complication d’une toxémie gravidique (voir l’encadré page suivante) non dépistée ou non traitée.
Vous avez des pertes vaginales avec des brûlures ou des démangeaisons
Un prélèvement vaginal – sur prescription médicale – afin de rechercher une maladie sexuellement transmissible est nécessaire. Celle-ci doit être impérativement traitée soit localement, soit par voie générale. Il faut, là encore, éviter que le germe en cause (par exemple, gonocoque ou chlamydia) ne franchisse le col de l’utérus et n’infecte le foetus.
Vous avez des pertes d’eau
C’est le signe d’une fissure ou d’une rupture de la poche des eaux. Une consultation immédiate est impérative. Suivant le terme, il est à craindre un accouchement prématuré ou une infection du foetus. Vous serez hospitalisée pour décider au mieux du moment de l’accouchement et mettre en oeuvre les traitements nécessaires (antibiotiques, antispasmodiques).
Vous êtes anormalement fatiguée ou vous avez eu un malaise
Ces symptômes sont peut-être dus à une anémie. Une prise de sang permettra de savoir si vous ne manquez pas de fer, carence très fréquente durant la grossesse. Si c’était le cas, votre médecin vous prescrira une supplémentation sous
forme de comprimés. Si vous avez perdu connaissance, un bilan complet s’avère nécessaire (cardiologique, biologique, neurologique). Toutefois, ne soyez pas trop inquiète, ce type de malaise est le plus souvent dû à une hypoglycémie (diminution de la quantité de glucose dans le sang) ou à une hypotension (tension inférieure à la normale), courantes lorsqu’on attend un enfant.
Vous avez de la fièvre
Qu’elle soit ou non accompagnée d’autres symptômes (ganglions, éruption de boutons…), la fièvre doit toujours amener à consulter. C’est le signe d’une infection qui doit être traitée pour éviter une contamination du foetus ou une rupture des membranes entraînant un accouchement prématuré. De plus, une fièvre élevée peut être à l’origine de contractions. D’une manière générale, si vous avez de la fièvre et qu’on n’en trouve pas la cause, on vous donne- ra néanmoins des antibiotiques de crainte de passer à côté d’une listériose (maladie infectieuse due à une bactérie), parfois difficile à dépister.
Vous êtes tombée ou vous avez reçu un choc sur le ventre
Même sans aucun symptôme, vous devez voir votre médecin. Il est en effet nécessaire de vérifier, grâce à un examen clinique et à une échographie, que vous ne souffrez pas d’un hématome intra-utérin. Tout choc sur le ventre peut provoquer des contractions ou un accouchement prématuré.
Vous ne sentez plus votre enfant bouger
Au troisième trimestre de votre grossesse, si vous percevez un changement très net, d’un jour à l’autre, dans les mouvements de votre bébé, il est conseillé de voir votre médecin pour s’assurer que tout va bien.