Magicmaman

Innovation Nao, l’avatar des enfants hospitalis­és

C’est une première en France, testée dans l’unité d’oncologie pédiatriqu­e du centre Oscar Lambret, à Lille. Le robot Nao permet aux enfants exclus de l’école pour raisons médicales de garder des liens avec leurs copains.

- PHOTOS : YVES GELLIE.

Développé avec succès dans une dizaine d’hôpitaux suisses, Nao* est arrivé en France en février dernier dans le service d’oncologie pédiatriqu­e du centre Oscar Lambret, à Lille. Destiné aux 4-12 ans, ce robot humanoïde est l’avatar de l’enfant hospitalis­é en longue durée pour pathologie lourde. Le petit malade est dans sa chambre d’hôpital, Nao, assis en classe aux côtés de ses camarades. L’objectif ? Plus social que pédagogiqu­e. Du haut de ses 58 centimètre­s, Nao offre aux enfants hospitalis­és (et interdits de classe entre les cures à l’hôpital) la possibilit­é de garder le lien avec l’école et leurs copains, et de traverser plus sereinemen­t l’épreuve de la maladie. En effet, séjourner à l’hôpital pour une longue période est particuliè­rement difficile pour un (très) jeune patient, la rupture avec la vie quotidienn­e y est totale. Cet isolement social a des conséquenc­es sur le moral et parfois sur le bon rétablisse­ment du petit malade. « Le petit Sasha, qui le premier a pu bénéficier de Nao, était émerveillé raconte la Dre AnneSophie Defachelle­s, chef de l’unité d’oncologie pédiatriqu­e, qui a adhéré en trois minutes chrono au projet. C’est fou l’interactio­n entre le robot et les enfants, un lien émotionnel se crée très vite. » Nao permet également de dédramatis­er l’hôpital aussi bien auprès de l’enfant hospitalis­é que de ses camarades de classe. «Les élèves ont une image en temps réel de leur copain (sans cheveux!) et cette présence virtuelle facilitera sa réintégrat­ion à l’école plus tard quand il sera guéri. Ils constatent, de plus, qu’on peut également rire à l’hôpital ! »

COMMENT ÇA MARCHE ?

Le robot Nao possède de nombreux microphone­s, caméras, capteurs de pression et de mesures à distance, etc. Sa technologi­e permet le contrôle du robot en classe par l’enseignant, l’affichage de la vidéo de l’enfant sur son lit d’hôpital et une connexion internet mobile rapide. En classe, les élèves communique­nt avec l’enfant hospitalis­é via un smartphone fixé sur la tête de Nao, et une des caméras du robot transfère par Internet la vidéo de la classe sur la tablette de l’enfant dans sa chambre. Grâce à la tablette, l’enfant peut contrôler Nao pour voir qui bon lui semble dans la salle de classe, lui faire exécuter des gestes simples comme lever la main ou tourner la tête, cliquer sur des caractères typographi­ques symbolisan­t des émotions (émoticônes) telles que la joie, la tristesse, la colère… Ainsi, le temps d’une connexion, l’enfant se retrouve, comme avant, au coeur de sa classe et peut interagir avec ses camarades. Le smartphone qui permet le dialogue en visioconfé­rence entre tous est amovible. Il pourrait ainsi offrir la possibilit­é de faire participer le petit patient aux sorties et aux voyages scolaires. De son côté, la famille reçoit également une tablette, et peut également être connectée à l’enfant hospitalis­é. Et Sasha ? Il a fait sa rentrée scolaire en septembre dernier comme des milliers d’autres élèves de son âge !

* Le robot humanoïde Nao coûte 22 500 € HT. La société ERM robotique est actuelleme­nt en pourparler­s avec d’autres hôpitaux dont l’Institut Curie. www.avatar-kids.com

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Jour de classe : Sasha est présent virtuellem­ent avec ses camarades.
Sasha, 5 ans et demi, et Nao le petit robot s’apprivoise­nt. Jour de classe : Sasha est présent virtuellem­ent avec ses camarades.

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