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Et le papa dans tout ça?

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Le maternage proximal consiste à être totalement à l’écoute des besoins du bébé qui vient de naître en lui offrant une proximité presque constante avec sa maman via l’allaitemen­t maternel, le peau-à-peau, le cododo, le portage… Après avoir passé 9 mois in utero, il s’agit de faire une transition en douceur avec le monde extérieur en le gardant le plus possible dans un cocon. Cette philosophi­e d’éducation repose sur la théorie de l’attachemen­t élaborée par le psychiatre et psychanaly­ste anglais John Bowlby en 1960. Pour lui, l’attachemen­t est l’un des besoins primaires du jeune enfant, comme dormir ou manger. Tout ce qui peut rapprocher Bébé de sa maman (ou d’une autre personne qui prend soin de lui) et satisfaire ses besoins de proximité lui permettrai­t ensuite de s’éloigner d’elle pour devenir autonome et explorer le monde en toute sécurité. «Pour le nouveau-né, être en fusion avec sa mère est rassurant. Tout ce qui peut favoriser le lien de proximité est donc positif. Puis, petit à petit, il est important de faire évoluer ces pratiques maternante­s en fonction de l’âge de l’enfant. Pour bien grandir, il doit s’autonomise­r au fur et à mesure. Il faut suivre son évolution psychoaffe­ctive et ne pas rester figé sur une position » explique le Dr Michaël Larrar, pédopsychi­atre et fondateur de Fink Care. A priori non ! En le couvant, la maman ne donnerait pas de mauvaises habitudes à l’enfant. Le fait de répondre à ses besoins lui éviterait au contraire des situations de stress et lui donnerait confiance en lui. Le meilleur moyen de le guider vers l’autonomie en somme. Après, c’est du bon sens rappelle le médecin. « Pas besoin d’être dans l’excès d’un côté comme de l’autre. On peut être très proche de son bébé sans créer Le maternage est l’ensemble des pratiques et des soins visant à s’occuper d’un enfant à la manière d’une mère, en étant aussi proche que possible de son bébé.A part l’allaitemen­t, le papa peut donc lui aussi le pratiquer ! Il peut tout à fait être une des figures d’attachemen­t du bébé. C’est même bon que d’autres personnes que la maman soient autonomes avec l’enfant. S’il ne souhaite pas « materner », la maman doit entendre et accepter que le papa ne fasse pas comme elle. Il peut – et doit – néanmoins trouver sa place. Si ce n’est pas le cas, les deux parents doivent s’interroger. Lui doit se demander pourquoi il ne s’implique pas et la maman pourquoi elle ne lui laisse pas de place. N’hésitez pas à consulter un psychologu­e si vous sentez que le duo mère-enfant est en train de remplacer votre couple et que le papa s’isole. de dépendance mais la fusion a ses limites. Si elle dure trop longtemps et s’il n’y a jamais de séparation, l’enfant peut avoir peur du monde extérieur et le trouver terne. Les enfants évoluent et la parentalit­é aussi : il faut passer de super maman de bébé grâce au maternage à super maman d’enfant en lui apprenant l’autonomie ! » Si certaines injonction­s du maternage distal (en opposition au maternage proximal) sont parfois difficiles à vivre pour les mamans (« Laisse le pleurer ! Arrête de l’avoir tout le temps dans les bras !… »), une mère moins sûre d’elle ou plus pudique peut se sentir oppressée de devoir être toujours collée à son bébé, de ne jamais avoir l’impression de couper le lien. Ce n’en est pas moins une bonne maman ! A chacune donc, de piocher ce qui lui convient dans une éducation ou dans l’autre.

Dans certains pays d’Afrique, au Japon, en Chine, en Norvège, en Suède… le cododo fait partie des moeurs. En France, la pratique est controvers­ée pour des raisons de sécurité notamment. Pour Michaël Larrar, « c’est une bonne idée mais il doit être encadré pour ne prendre aucun risque.

Le cododo

On parle alors de co-sleeping : l’enfant dort dans la même chambre que les parents mais dans son propre lit (on peut utiliser un berceau spécial cododo qui se colle au lit des parents pour plus de proximité), dans sa gigoteuse, sur un matelas dur et sans rien autour. Cette pratique est plus facile pour les femmes qui allaitent, et plus rassurante pour les parents et les bébés. Progressiv­ement, l’objectif est de transmettr­e la capacité à l’enfant de s’endormir et se rendormir seul. »

Il faut s’adapter à l’enfant : s’il est anxieux, qu’il a du reflux… il faudra plus de temps. « On peut commencer par les siestes, revenir en arrière si besoin… rien n’est figé dans le marbre », rassure le pédopsychi­atre. « Mais si vous sentez qu’il est prêt, ne perdez pas de vue qu’à terme, pour l’enfant, le bien-être est d’avoir de la place dans son lit, de ne pas être inquiet de s’endormir et de ne pas être terrorisé de ne pas voir Papa et Maman lors des micro-réveils. »

Quand arrêter ?

Quand Bébé naît, il est désormais coutume de le mettre sur le ventre de sa maman ou sur le torse de son papa en peau à peau. Ce «câlin d’accueil» du nourrisson a de nombreuses vertus: il rassure Bébé et crée instantané­ment un lien avec ses parents, grâce au contact, à l’odeur et aux battements du coeur. Ce sont des

Le peau-à-peau

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