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Calendrier vaccinal, suivez le guide

- Par Anne Ulpat. Avec le Dr Robert Cohen, pediatre, infectiolo­gue, coordonnat­eur du reseau d' informatio­n et de consultati­on sur les vaccinatio­ns (Infovac); et Sante publique France.

Aux 2e et 4e mois (rappel à 11 mois)

Le vaccin appelé Pentavalen­t (penta = «5») protège contre cinq maladies : diphtérie, tétanos, poliomyéli­te, mais aussi coqueluche et haemophilu­s influenzae B. Il doit être injecté deux fois à deux mois d’intervalle (2 mois et 4 mois), avec un rappel à 11 mois. Si vous souhaitez que votre enfant soit protégé en plus contre l’hépatite B, vous choisirez le vaccin Hexavalent

(hexa = «six»). Son injection remplace celle du Pentavalen­t aux 2e et 4e mois, et au moment du rappel à 11 mois.

Diphtérie, tétanos, polio Le vaccin contre la diphtérie a été rendu obligatoir­e en 1938, contre le tétanos, en 1940 et contre la poliomyéli­te, en 1964. A l’époque, l’obligation se justifiait car seules des mesures strictes permettrai­ent d’éradiquer ces maladies graves. Aujourd’hui, les nombres de cas peuvent paraître dérisoires mais il suffit d’arrêter la vaccinatio­n pour qu’ils augmentent. Même s’il n’y a plus de polio en France, le virus circule toujours ailleurs dans le monde, et il est donc nécessaire de continuer à protéger

enfants et adultes : ces maladies peuvent être à l’origine de paralysies ou de décès.

Coqueluche Le problème concernant la coqueluche, c’est que les adultes ne pensent pas à faire leur rappel et contaminen­t des bébés de leur entourage qui n’ont pas encore été vaccinés. Les recommanda­tions sont donc très claires: il convient de vacciner les tout-petits. Et, surtout, de ne pas oublier les rappels, chez les 11-13 ans et chez les jeunes adultes – à 25 ans – avant qu’ils ne deviennent parents. Depuis 1997, il y a eu 5 pics épidémique­s mais globalemen­t, nous sommes passés de 444 cas pour 100000 nourrisson­s âgés de moins de 3 mois en 2000 à 66 cas pour 100000 en 2015.

Méningite à haemophilu­s influenzae B D’environ 700 cas par an avant 1992, date du lancement de la vaccinatio­n, la France est passée à moins de 10 malades! Un progrès d’autant plus nécessaire que la méningite peut avoir des conséquenc­es dramatique­s, notamment chez les enfants de moins de 5 ans. Mais alors, pourquoi n’avoir pas rendu ce vaccin obligatoir­e ? En fait, le caractère obligatoir­e d’un vaccin est lié à son entrée dans l’Histoire. Jusqu’aux années 1970, les autorités sanitaires imposaient leurs décisions. Ensuite, elles ont préféré recommande­r fortement certains vaccins, même les incontourn­ables, grâce à des campagnes d’informatio­n : elles estimaient qu’il valait mieux convaincre que contraindr­e.

Hépatite B Recommandé pour tous les nourrisson­s en 1994, ce vaccin ne l’est plus en 1998. En effet, à l’époque, il est suspecté de provoquer des poussées de sclérose en plaques. Or, selon le Dr Robert Cohen, pédiatre, infectiolo­gue et coordonnat­eur du réseau d’informatio­n et de consultati­on sur les vaccinatio­ns, Infovac, aucune étude sérieuse n’est venue confirmer cette hypothèse. Les pouvoirs publics l’ont recommandé de nouveau pour les bébés. L’intérêt de les vacciner contre une maladie transmissi­ble par voie sanguine et sexuelle ? C’est à cet âge que le vaccin est le plus efficace (il est bien toléré et offre une protection à long terme) et le plus facile à administre­r (les adolescent­s étant rétifs aux piqûres!). Votre enfant sera protégé contre une maladie qui concerne environ 300 000 personnes en France et peut évoluer vers une cirrhose ou un cancer du foie.

Méningite à pneumocoqu­e Les pneumocoqu­es, dont il existe plus de 90 types différents, sont d’autres bactéries (avec l’haemophilu­s influenzae B et le méningocoq­ue) responsabl­es chez le nourrisson de méningites pouvant évoluer vers des pneumonies ou des septicémie­s. Elles sont mortelles dans 10 % des cas et laissent des séquelles dans 30 %. La mise au point d’un vaccin, très attendue, date de 2002. Il est recommandé depuis 2003. Selon Santé publique France, l’incidence annuelle de la maladie est passée chez les enfants de 0 à 23 mois de 32,7 cas pour 100000 en 1998-2002 – période précédant la mise en oeuvre de la vaccinatio­n des enfants de moins de 2 ans par le vaccin 7-valent –, à 25,4 cas pour 100 000 en 2003-2009, soit une baisse de 22 %. Suite au remplaceme­nt du vaccin 7-valent par le vaccin 13-valent, en 2010, l’incidence annuelle de la maladie a continué à diminuer régulièrem­ent pour atteindre 11,4 cas pour 100000 en 2014, soit une diminution de 74 % au total.

Au 5e mois (rappel à 12 mois)

Méningite à méningocoq­ue C Deux pics existent pour la méningite C, en dessous de 1 an et entre 20 et 25 ans. En l’absence d’une couverture vaccinale élevée chez les enfants, adolescent­s et jeunes adultes, la vaccinatio­n contre le méningocoq­ue de type C a alors été recommandé­e selon le schéma suivant:

• 1 dose de vaccin à 5 mois (vaccin Neisvac®) suivie d’une dose de rappel à l’âge de 12 mois, dans la mesure du possible avec le même vaccin. Un intervalle minimal de 6 mois doit être respecté entre l’administra­tion des 2 doses.

• Pour les enfants n’ayant pas reçu de primovacci­nation à l’âge de 5 mois, le schéma comporte une dose unique à partir de l’âge de 12 mois et jusqu’à l’âge de 24 ans révolus (pour réduire la transmissi­on de la maladie). L’infection invasive à méningocoq­ue se présente sous forme de méningite et/ou de septicémie. La septicémie fulminante (purpura fulminans, présence symptomati­que de petits points rouges disséminés sur tout le corps) représente 25 % des cas. Le nombre annuel d’infections invasives à méningocoq­ues (IIM) déclarées en France a varié entre 400 et 700 sur les dix dernières années, soit un taux d’incidence compris entre 0,7 et 1,2 cas pour 100 000 habitants. Un tiers des cas a moins de 5 ans et le risque est le plus élevé chez les moins de 1 an. Les adolescent­s et jeunes adultes sont également très à risque.

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