Bébé secoué. Attention, danger !
Difficile à admettre mais, en , des nourrissons sont encore parfois victimes de maltraitance. Exaspéré par ses pleurs, un adulte secoue le nouveau né pour le Haire taire, avec des conséquences souvent dramatiques.
Chaque année, de 200 à 400 nourrissons sont victimes du syndrome du bébé secoué. Débordé par des pleurs incessants, les nerfs à vif, l’adulte en garde de l’enfant craque nerveusement. Il secoue violemment le tout-petit jusqu’à ce que silence s’ensuive. Les victimes ont moins de 1 an et, dans les trois quarts des cas, moins de 6 mois. Le secouement entraîne des conséquences le plus souvent irréparables. A cet âge, le cerveau « flotte » dans la boîte crânienne. Lors de mouvements brutaux, il vient s’écraser contre celle-ci, entraînant la rupture des veines ponts –situées entre le cerveau et son enveloppe, la dure-mère. Des hématomes se forment et du sang se répand autour du cerveau. Il suffit d’une seule fois pour que le pire arrive. Si 25 % des bébés secoués décèdent, les autres gardent des séquelles, plus ou moins importantes, parfois à vie.
Tous les milieux sociaux sont concernés
Le syndrome du bébé secoué est un véritable problème de santé publique. Car il s’agit ni plus ni moins de maltraitance infantile qui touche tous les milieux socio-économiques. «Un bébé, ça peut pleurer longtemps, parfois des heures, particulièrement le deuxième mois de vie, sans qu’on arrive à le calmer», rappelle Caroline Rey-Salmon, pédiatre et responsable de l’unité médico-judiciaire de Paris. Lorsque le diagnostic de syndrome du bébé secoué n’a pu être établi et le tout-petit mis à l’abri à l’hôpital, les risques de récidive sont de l’ordre de 50 %, voire plus. En juillet 2017, la HAS a réactualisé ses recommandations afin d’aider les médecins à mieux diagnostiquer ce syndrome. Certains signes cliniques ne trompent pas mais d’autres symptômes non spécifiques (vomissements, modifications du comportement…) peuvent égarer les professionnels. D’où la publication de critères précis. Si le diagnostic de syndrome du bébé secoué est «probable» ou «hautement probable», le procureur de la République sera alerté, et des procédures pénales seront engagées. S’il n’y a que suspicion de maltraitance, c’est le président du Conseil régional qui en sera informé.
Que faire devant des pleurs à leur paroxysme ?
Qui peut prétendre n’avoir jamais pensé : « Je vais péter les plombs ? » Un père, une mère, est fatigué(e), fragile après une naissance. Même les « bonnes » mères ont des pensées inavouables. « Il est normal d’avoir envie de secouer son bébé mais il est anormal de passer à l’acte », martèle notre pédiatre. Vous êtes seul(e) chez vous et craquez ? Bébé n’est plus en sécurité dans vos bras. Couchez-le sur le dos dans son lit et sortez de la chambre pour faire redescendre la pression, appelez une amie, sonnez chez la voisine. Ou bien, si vous vous en sentez capable, sortez la poussette et roulez, roulez, roulez.