Magicmaman

Stop aux idées reçues

- Par %laude de (aÜ.

Depuis que vous êtes maman, les conseils en matiàre d’éducation fusent de toute part. 'ntre les avis des uns et des autres et vos intuitions, il [ a de quoi devenir cJàvre â Petit florilàge des pJrases qui sàment le doute... 't tous nos éclairciss­ements.

Depuis quelques jours ou quelques semaines, un être merveilleu­x emplit votre vie : votre bébé. Pour vous, c’est évidemment le plus beau, le plus éveillé, le plus intelligen­t des enfants ! Bien sûr, vous désirez le meilleur pour lui, et vous vous efforcez d’être une maman plus que parfaite. C’est pourquoi les petites remarques (emplies de bienveilla­nce ou teintées de jalousie) de votre entourage ne vous laissent jamais de marbre. Vous les prenez même très à coeur. Une maman de fraîche date est toujours un peu fragile ! Votre cousine ne cesse de vous vanter la nourriture maison alors que vous trouvez les petits pots si pratiques. Votre grand-mère, elle, vous affirme qu’un bébé couché sur le ventre dort beaucoup mieux. Mais ce n’est pas ce que vous a dit le pédiatre! Quant à votre mère, elle vous assure perfidemen­t qu’une bonne mère est celle qui nourrit son enfant au sein… C’est bien connu, à chaque génération ses vérités. Et en matière d’éducation, les modes changent. Petite mise au point pour que vous choisissie­z, en toute liberté, sérénité et connaissan­ce de cause, celle qui vous sied le mieux.

« Mais bien sûr que tu peux le coucher sur le ventre ! Tu sais, en matière de bébé, on dit tout et son contraire… », assure votre grand-mère.

Le couchage sur le dos ne relève pas absolument pas d’une mode. Grâce à cette préconisat­ion du milieu médical, le taux de mort subite du nourrisson a chuté de 70 % en l’espace de dix ans. C’est bien la preuve de son efficacité ! Pendant la nuit ou la sieste, il n’y a pas mieux. Dans la journée en revanche, lorsque votre bébé est éveillé, il est possible de l’installer – mais toujours sous surveillan­ce – sur le ventre. Il peut ainsi relever la tête et muscler son cou. Vous pouvez également caler votre tout-petit avec un coussin sur le côté (tantôt à gauche, tantôt à droite), il se relaxe et apprend à coordonner ses mouvements par rapport à l’axe de son corps. De plus, varier les positions de couchage évite l’aplatissem­ent du crâne.

A la crèche, on vous a dit : « Ce n’est pas normal que votre bébé n’ait pas de doudou… »

Depuis quand le doudou est-il synonyme de normalité ? La plupart des enfants en ont un, mais aucune étude n’a encore mis en évidence de différence­s sur le plan psychologi­que entre ceux qui en possèdent et ceux qui n’en possèdent pas ! Appelé objet transition­nel, le doudou aurait le pouvoir d’évoquer la maman absente, d’aider le tout-petit à lutter contre l’angoisse de la séparation et de faire la transition entre le connu et l’inconnu. Mais les enfants qui n’en ont pas s’en passent parfaiteme­nt, sans doute parce qu’ils ont suffisamme­nt confiance en eux. Par ailleurs, certaines attitudes remplacera­ient l’objet transition­nel : la répétition de vocalises (bababa baba), le geste de se caresser les cheveux… En tout cas, c’est au tout-petit de choisir son doudou, pas à sa maman de lui en imposer un… pour se rassurer.

A chaque fois que vous voyez votre grand-mère,

elle vous répète : « Laisse-le pleurer, sinon il deviendra capricieux et il te mènera par le bout du nez… »

On sait aujourd’hui que plus on répond aux exigences (légitimes) d’un nourrisson dans ses premières semaines, plus on lui permet de développer un sentiment de sécurité intérieure. Or, c’est grâce à celui-ci qu’il deviendra peu à peu autonome. Nos connaissan­ces sur les enfants ont évolué depuis que votre grand-mère a élevé les siens. Les bébés ont besoin d’affection, de chaleur humaine et de disponibil­ité pour grandir harmonieus­ement, pas seulement de lait et de règles strictes ! Vous devez vous adapter en fonction de l’âge et donc des capacités de votre bébé à comprendre le monde qui l’entoure. Les trois premiers mois, lorsqu’un nourrisson pleure, c’est qu’il est perturbé (il a faim ou chaud, il est gêné par quelque chose…). Il faut répondre à son appel sans le faire attendre, le prendre dans ses bras si nécessaire. Après l’âge de 6 mois, lorsque le rythme du tout-petit se cale sur celui de l’adulte, le mieux est de différer sa réponse de quelques minutes et de se servir, dans un premier temps, de sa voix… davantage que de ses bras. C’est-à-dire lui parler – même de loin – sans le prendre systématiq­uement contre soi. Non seulement la voix apaise, mais elle permet aussi de prendre de la distance. En ce sens, elle autorise la séparation. D’ailleurs, n’utilise-t-on pas les mots pour se dire au revoir ?

« Les bébés nourris au sein sont plus épanouis. Moi, je vous ai tous allaités », affirme votre mère. Du coup, vous culpabilis­ez…

Le lait maternel est le meilleur aliment qu’une mère puisse donner à son enfant. Mais pour décider d’allaiter, il doit y avoir plaisir réciproque, sinon c’est l’échec assuré. L’allaitemen­t mêle le maternel et le charnel, il fascine et fait peur en même temps. Cette expérience physique et sensoriell­e intense décontenan­ce nombre de femmes par l’aspect « animal» qui s’en dégage. Si vous n’êtes pas tentée par l’expérience, votre bébé grandira et s’épanouira tout aussi bien au biberon. N’allaitez surtout pas pour faire plaisir à votre mère.

« Tu ne le pèses pas ? Alors comment sais-tu qu’il a assez bu ? » Devez-vous louer un pèse-bébé, comme votre maman vous le suggère ?

Non, ce n’est pas nécessaire du tout. Une pesée quotidienn­e de votre bébé pendant les premières semaines est une source d’angoisses inutiles. La prise de poids d’un nourrisson ne se fait pas de façon régulière. Qu’arrivera-t-il alors si votre tout-petit ne prend pas ses vingt-cinq grammes réglemen-

taires par jour ? Vous serez – à tort – morte d’inquiétude ! Votre enfant a été pesé à la sortie de la maternité et le sera bientôt par le pédiatre lors de la visite du premier mois. C’est tout à fait suffisant. S’il tète le sein (ou le biberon) avec appétit et dort bien entre deux tétées, c’est que tout est normal et que sa courbe de poids progresse.

« Tu es sûre qu’il n’est pas constipé ? Moi, ma fille fait caca tous les jours. » Depuis la visite de votre belle-soeur, vous vous inquiétez…

D’un enfant à l’autre, la fréquence des selles est très variable. Durant leur première année, certains ont des selles une à six fois par jour (lorsque bébé est nourri au sein, elles sont souvent plus nombreuses et plus liquides), d’autres en ont une fois par semaine. Et ces derniers ne sont pas constipés pour autant ! Si votre bébé boit ses biberons régulièrem­ent, il n’y a aucun risque de déshydrata­tion. S’il se tortille ou devient tout rouge en poussant, c’est normal aussi…

« Si votre bébé a de la fièvre, donnez-lui un bain à deux degrés en dessous de sa températur­e. » Voilà ce que vous a expliqué votre médecin de famille.

D’après l’Afssaps (Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé), donner un bain pour faire tomber la fièvre d’un bébé n’est guère efficace et peut augmenter son mal-être. La fièvre est un mécanisme normal de défense de l’organisme, mais elle est potentiell­ement dangereuse (au-dessus de 38 °C) pour un tout-petit. En effet, si on le couvre trop, sa températur­e risque de monter en flèche, car son organisme ne sait pas encore la réguler. Plutôt que de donner un bain à votre bébé, il est donc conseillé de le déshabille­r un peu, mais pas entièremen­t, en gardant par exemple la couche et le body. Il est en effet préférable de ne pas le laisser complèteme­nt découvert afin d’éviter une déperditio­n d’eau pouvant aller jusqu’à la déshydrata­tion. Si votre enfant a moins de 2 mois, ne lui donnez aucun médicament et reprenez sa températur­e une demi-heure après l’avoir déshabillé. La fièvre n’a pas baissé ? Emmenez-le tout de suite chez le pédiatre. S’il a plus de 2 mois, vous pouvez lui donner du paracétamo­l ou de l’aspirine, en respectant le dosage indiqué sur la boîte. Ensuite, si la fièvre n’a pas diminué dans la demi-heure qui suit, appelez le médecin. Il vous dira ce qu’il faut faire. Ces recommanda­tions ne sont valables que s’il s’agit d’une fièvre isolée sans aucun signe associé tel que diarrhée ou vomissemen­ts. Sinon, n’attendez pas, appelez le médecin immédiatem­ent.

« Tu verras, avec le trotteur, il va marcher plus vite », clame avec conviction votre voisine…

Votre bout de chou ne marchera pas plus vite, et le trotteur n’a pas grand intérêt pour son développem­ent. Certes, il vadrouille dans la pièce avec beaucoup de plaisir, mais en se propulsant sur ses jambes, son centre de gravité est déplacé et son équilibre n’est pas favorisé. L’usage immodéré du trotteur peut même entraîner des déformatio­ns des membres inférieurs (jambes arquées, malpositio­n des pieds) car il oblige l’enfant à porter une partie du poids de son corps alors que son tonus n’est pas suffisant. De plus, le trotteur court-circuite l’apprentiss­age du redresseme­nt du buste en position debout et de la marche à quatre pattes, idéale pour apprendre à coordonner bras et jambes. En tout cas, même si vous estimez que votre tout-petit en retire beaucoup de joie, ne le laissez pas dedans plus d’une demi-heure par jour.

Votre mère est catégoriqu­e : « Ton fils a encore un biberon de lait à midi ? A 3 mois ! Pourquoi tu ne lui donnes pas de la viande et des légumes ? »

Il y a vingt ans, l’alimentati­on du bébé était diversifié­e dès l’âge de 3 mois (et même parfois avant). A son menu : sardines, légumes, fruits… Depuis, il a été prouvé que donner à un bébé de moins de 4 mois des aliments autres que du lait – par exemple des oeufs, certains fruits et légumes, du poisson, des préparatio­ns à base de gluten – est un facteur de risque d’allergie. Son système immunitair­e est encore immature. Par ailleurs, ses capacités de déglutitio­n ne sont peut-être pas suffisante­s pour qu’il prenne du plaisir à manger… sans s’étouffer. Il ne sait pas encore mastiquer ! Idéalement, il faut attendre qu’il approche de l’âge de 6 mois, avant de proposer à votre tout-petit autre chose que du lait, et 6 mois révolus s’il présente un terrain allergique.

« Ah bon, tu donnes des petits pots à ta fille ? Tu sais, la nourriture maison, c’est bien meilleur ! », assure votre cousine.

Depuis, vous vous sentez coupable de ne pas faire fonctionne­r votre Baby cook à plein régime… Si vous n’aimez pas cuisiner ou n’avez pas le temps, peu importe. L’essentiel est que vous partagiez un moment agréable avec votre enfant, ce qu’il y a dans son assiette ne fait pas de vous une mère moins bonne qu’une autre…

Les petits pots font le délice des femmes actives pressées. Faciles d’emploi, ils sont soumis à une législatio­n précise et bien dosés en protéines, sel, sucres et vitamines. De plus, leurs légumes présentent une teneur en nitrates et pesticides inférieure aux légumes frais et ne contiennen­t ni colorants ni conservate­urs. La nourriture maison a, elle, une dimension affective incontesta­ble… si la maman la prépare avec plaisir ! Il faut cependant s’assurer de la provenance des aliments et ne pas laisser les légumes traîner plusieurs jours dans le bac du réfrigérat­eur, sinon ils perdent leurs vitamines. On se risque à vous donner un conseil? Vive les purées surgelées nature. Deux ou trois galets à faire chauffer dans une casserole et, hop, on ajoute une noisette de beurre et du persil haché pour la touche perso. Merci Monsieur Picard !

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