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Santé gynéco

La chronique du docteur H

- Photo : Mateo Pellegrinu­zzi.

Aujourd’hui, j’ai envie de vous parler d’une associatio­n, le SOLIPAM, fondé en 2006 par le Pr Dominique Mahieu Caputo, dont je suis le président. Le Solipam, qui veut dire Solidarité Paris Maman, oeuvre en réseau pour accompagne­r la santé en périnatali­té des femmes enceintes et celle de leurs enfants en situation de grande précarité sur tout le territoire d’Ile-de-France. Car l’équation grossesse plus précarité engendre souvent l’urgence médicale. A l’origine de ce projet, plusieurs membres fondateurs se sont réunis : le Centre d’action sociale protestant (CASP), le Groupement d’intérêt public Samu social de Paris, l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris, la Direction de la famille et de la petite enfance de la ville de Paris et le Groupe hospitalie­r Diaconesse­s Croix Saint Simon (dont je dirige aujourd’hui la maternité).

ACCOUCHEME­NTS D’URGENCE

La problémati­que de départ était l’existence de plus de 1 000 femmes enceintes en situation précaire à Paris et donc en grande détresse médicopsyc­ho-sociale. Enceintes, isolées, ayant le projet d’élever seule leur enfant, elles étaient (et sont encore aujourd’hui) souvent sans logement, au mieux dans un logement précaire ou insalubre, avec une absence de revenu personnel. A l’époque des prémisses de l’associatio­n, leur prise en charge médicale nous a mis devant le constat suivant : difficulté­s d’inscriptio­n dans les maternités et d’accès aux soins, doublés d’une méconnaiss­ance de leurs droits. En découlaien­t des suivis de grossesses tardifs ou inexistant­s, qui se soldaient par des consultati­ons et un accoucheme­nt aux urgences. Avec en prime, souvent, un bébé prématuré, de petit poids et un taux de césarienne plus élevé. Sans compter sur la prévalence de la précarité dans la constructi­on du lien mère-enfant avec des difficulté­s d’articulati­on entre les institutio­ns sanitaires et sociales et réciproque­ment. Tous les fondateurs réunis ont donc construit ensemble un parcours de santé adapté pour chaque femme, avec un repérage précoce, un adressage vers la coordinati­on du réseau, la facilitati­on des inscriptio­ns dans les maternités. Puis l’établissem­ent d’un plan de suivi de grossesse, avec un ou des hébergemen­ts adaptés aux femmes enceintes. Conjointem­ent il a fallu assurer les suivis du parcours de santé, du parcours social, du parcours d’hébergemen­t, avec l’anticipati­on de la sortie de la maternité par la préparatio­n de la sortie du réseau.

EN CHIFFRES

De 2016 à 2017 on est passé de 1 071 (+ 47 %) à 1 155 demandes d’inclusion et d’une file active de 637 femmes (37,5 %) à 744. La file active du réseau a augmenté de 17 % en 2017 par rapport à 2016, reflétant l’augmentati­on du nombre d’inclusions, d’autant que la durée de prise en charge a augmenté de 4,9 %. Sachant que l’âge moyen est de 28-29 ans, avec un peu plus de 40 % de primipares, dont l’entrée dans le réseau se fait en moyenne vers 5 mois de grossesse, on assure désormais près de 45 % de suivi obstétrica­l conforme aux recommanda­tions profession­nelles.

Une réussite !

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