« JE SAVAIS QUE JE SERAIS UNE BONNE MÈRE »
LINA, 26 ANS
J’étais une ado rebelle, je m’ennuyais dans ma petite ville de province et je voulais attirer l’attention. Découvrir que j’étais enceinte à 16 ans n’a donc pas été une surprise, puisque j’avais eu des aventures avec des garçons et que je ne me protégeais pas. Bizarrement, lorsque j’ai fait le test de grossesse et qu’il s’est avéré positif, j’étais sereine et heureuse. Je me sentais déjà mère. Cet événement m’a d’ailleurs motivée à prouver que je saurais mener de front cette maternité, sans tomber dans le piège d’arrêter mes études. Cela m’a redonné confiance en moi et m’a fait mûrir. J’ai réussi à cacher presque jusqu’au bout ma grossesse au lycée, et les professeurs étaient épatés de mes progrès en classe.
Mes parents, bien sûr, ont ressenti beaucoup moins d’enthousiasme que moi. Mais ils m’ont fait confiance et m’ont soutenue. Contrairement à beaucoup d’amis qui m’ont tourné le dos. On me regardait avec pitié. Pourtant, j’ai réussi à obtenir mon bac en étant maman et j’ai été admise dans la fac de mon choix. Je déposais mon petit à la crèche le matin, j’allais en cours, puis je rentrais m’occuper de lui. Je travaillais lorsqu’il dormait. La majorité de mon temps libre, je le passais avec lui.Après cinq années d’étude (et quelques galères, avouons-le), j’ai fini par avoir mon diplôme. Mon fils m’a donné la force de continuer. Mon ambition a découlé de mon désir de lui donner les meilleures chances possibles dans la vie. S’il n’avait pas été là, aurais-je seulement poursuivi mes études ?