Magicmaman

Nutrition

Manger bio sans se ruiner

- par Claire Schneider

Pour les parents, avoir une alimentati­on saine pour toute la famille est devenu une vraie préoccupat­ion. Le bio offre les meilleures garanties en la matière, mais est-il possible d’en consommer avec un budget serré ? On fait le point avec Florent Guhl, directeur de l’Agence Bio.

Entre les scandales alimentair­es, les pesticides qui s’immiscent dans nos assiettes et la conscience environnem­entale qui se réveille, faire ses courses de manière raisonnée est devenu un véritable casse-tête. Choisir le bio semble la bonne alternativ­e, mais le prix reste un frein pour les budgets des familles. Si en 2017, plus de 9 Français sur 10 déclarent avoir consommé des produits biologique­s*, le bio pèse seulement 4,5 % de l’alimentati­on française.

C’est quoi le bio ?

Un produit bio est soumis à un cahier des charges précis et des méthodes de production sans utilisatio­n de produits chimiques de synthèse (pas d’OGM, de pesticides, de colorants ou d’arômes artificiel­s notamment), qui respectent l’environnem­ent et le bien-être animal. Manger bio offre donc une garantie pour la santé, pour la planète ainsi qu’une qualité gustative des produits, plus naturels. Pour 78 % des consommate­urs qui achètent bio le font pour leur santé et celle de leurs enfants*.

Plus cher le bio ?

Forcément ces garanties ont un coût. Mais tout dépend à quoi on compare le bio: si vous avez l’habitude d’acheter des produits de premiers prix, bas de gamme, l’écart est significat­if (autour de 35 %). En revanche, si vous êtes déjà dans une démarche de consommati­on de qualité, la différence de prix se réduit autour de 10 à 20 %. Mais comme le souligne Florent Guhl, le prix du bio n’a pas intérêt à baisser car si c’était le cas, cela signifiera­it qu’on ne rémunère pas assez les agriculteu­rs, qui pour pouvoir fabriquer du bio ont besoin de plus de main-d’oeuvre et ont des surcoûts à chaque étape de la production. La traçabilit­é aussi a un prix. Car le consommate­ur, au-delà de savoir que son produit est bio, souhaite également savoir d’où il vient. De France, de préférence, et si possible de sa région. Et pour cela, il faut payer plus. Certains consommate­urs l’ont compris, puisque quatre Français sur dix trouvent normal qu’un produit biologique coûte plus cher qu’un produit qui ne l’est pas. Ils sont même prêts à payer 15 % de plus en moyenne*.

Magasins bio vs bio de grande surface ?

D’un point de vue réglementa­ire et de la qualité, les produits bio sont identiques (ils sont soumis à la même charte qui impose le travail des produits sans pesticides et sans OGM…). Ce sont parfois les mêmes producteur­s qui vendent une partie de leur production à la grande distributi­on et l’autre à des magasins bio ou en vente directe. En revanche, la grande distributi­on peut dans certains cas tirer les prix vers le bas avec les producteur­s, et propose davantage du bio venu de toute l’Europe, ce qui peut être incohérent avec la démarche.

Quelques astuces pour réduire la facture

Pas question de renoncer à se nourrir correcteme­nt! Il existe des solutions qui permettent de faire baisser les coûts tout en choisissan­t des aliments sains.

Se (re)mettre aux fourneaux Si vous avez l’habitude d’acheter des plats préparés ou des produits transformé­s, sortez votre tablier! En partant de produits bruts et de saison (dites adieu aux tomates en hiver, vous serez tellement heureux de les retrouver en été), vous paierez moins cher et retrouvere­z le goût de certains aliments. Pas besoin d’avoir fait Top Chef, quand vous partez de bons produits, les recettes simples sont efficaces. Aller chercher des circuits de distributi­on alternatif­s Ce sont des circuits courts qui proposent aux consommate­urs des produits bio, frais et de saison. Amap (Associatio­n pour le maintien d’une agricultur­e paysanne), La ruche qui dit oui, drive fermier, service de livraison à domicile ou dans des points relais (kelbongoo!, A l’ancienne…)…

Manger moins de viande En consommer trop est mauvais pour la planète et aussi pour votre santé. Mieux vaut opter pour des protéines animales de meilleure qualité et réduire sa ration hebdomadai­re d’autant plus que c’est ce qui coûte souvent le plus cher dans votre panier. Acheter en vrac C’est le moment d’investir dans de jolis pots en verre ! Certains aliments peuvent facilement se passer d’emballages inutiles : pâtes, riz, farine… à trouver en magasin bio, et parfois même en grande surface.

Opter pour les marques de distribute­urs (MDD) bio des grandes surfaces Leurs prix sont presque au niveau des grandes marques non bio. Si vous avez l’habitude d’acheter des grandes marques, vous convertir au bio ne vous coûtera pas beaucoup plus cher**.

Y aller progressiv­ement Si vous n’avez pas l’habitude d’acheter des produits bio, passer au «tout bio» risque de faire un gros trou dans votre porte-monnaie. Les fruits et légumes sont la porte d’entrée de cette consommati­on durable. Viennent ensuite les produits laitiers, les oeufs, les produits d’épicerie, les boissons et enfin la viande.

* Baromètre de consommati­on et de perception des produits biologique­s en France, Agence BIO/CSA Research (février 2018).

**Le bio pas si cher qu’il en a l’air, 60 millions de consommate­urs.

 ??  ??
 ??  ??
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France