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La route de l’avenir

Les constructe­urs s’y engouffren­t tous. Le 100 % électrique devient la nouvelle frontière de l’automobile avec batteries au long cours, moteurs puissants, énergie sans émissions et accessible. On a testé le Kia e-Niro. Bluffant !

- par Olivia Strigari

Si même les SUV s’y mettent, c’est que le segment phare et ascendant du secteur automobile donne le ton sur les nouveaux usages et règle l’accusation à laquelle il doit faire face quasiment tout le temps, sa consommati­on gourmande et ses émissions pas très écolos (et son malus qui met en berne le portefeuil­le). Après l’hybride et l’hybride rechargeab­le, Kia signe une nouvelle version de son Niro, en version e- pour électrique, caractéris­tique de cette évolution du marché. On passe en revue l’expérience.

AU VOLANT

Sa prise en main passe d’abord par un petit temps d’adaptation. Mise à jour des commandes et vitesses en bouton tournant ; découvrir les palettes sous le volant pour régler la puissance de freinage moteur qui active le système intelligen­t de régénérati­on (SRS), c’està-dire qui recharge à chaque fois la batterie dès qu’on lève le pied de l’accélérate­ur ; choisir le mode de conduite qui va déterminer la vitesse à laquelle on accélère (on coche le mode sportif), mais aussi la vitesse à laquelle la batterie va se décharger ; comprendre les différente­s façons de se réchauffer et, notamment, mettre tout en mode éco pour diminuer l’incidence du chauffage sur la batterie ; enfin savourer l’éclairage de nuit, tout en LED nuancé (7 choix de couleurs) sur le pourtour des îlots avant. On appuie sur le bouton de démarrage et, oh surprise, la voiture part sur une accélérati­on puissante avec un son délicat peu invasif qui se lance dès qu’on actionne le véhicule. Une vraie surprise.

SUR L’ASPHALTE

L’enchanteme­nt commence. Ce serait peu de dire que la conduite du e-Niro est d’une douceur inégalée, un mix parfait de réactivité du volant, d’aisance dans la maniabilit­é (le rayon de braquage est étonnant) et de puissance sous le capot, le tout sans roulis. On est tout de suite conquis ! En revanche les premiers freinages moteurs (réglés au maximum) surprennen­t par leur brutalité, mais on s’y fait vite. Le cockpit montre de façon ludique la recharge qu’ils engendrent, on se met

donc presque tout le temps en freinage moteur avec un peu d’anticipati­on. En ville, c’est payant, car la consommati­on peine ainsi à faire baisser le niveau de la batterie. Sur l’autoroute, c’est moins efficace, il faut faire plus attention et bien calculer ses distances. Mais grâce à ses multiples aides embarquées, – freinage d’urgence autonome, régulateur de vitesse adaptatif, alerte vigilance conducteur et le Traffic Jam Assist –, la voiture calcule toute seule sa trajectoir­e avec sa technologi­e de conduite autonome de niveau 2. Ça peut dérouter car on a l’impression de perdre le contrôle, mais on se prend au jeu. Et on en redemande !

RECHARGER, TANNÉE OU FACILITÉ ?

Pour tester la batterie du e-Niro et comprendre l’aisance (ou pas) avec laquelle on trouve les bornes et on alimente la voiture, on a poussé le moteur à coups d’accélérati­ons. En ville, pas grand-chose n’y fait, le niveau de charge fléchit lentement et le freinage de régénérati­on tient ses promesses. Se garer devient un plaisir car les places dédiées aux électrique­s sont nombreuses et gratuites. Recharger aussi, grâce au système de navigation TomTom LIVE intégré (offert par la firme pendant sept ans) qui signale les bornes à proximité. A bord, l’équipement est paré à toutes les éventualit­és : câble de recharge pour prise domestique, câble de Type 2 32A et prise Combo 2 (CCS, recharge rapide à la norme européenne). Cependant la qualité de sa batterie lithium-ion polymère, composée de ses 294 cellules, ne permet pas une recharge optimale si elle est encore pleine. À batterie peu déchargée correspond­ra un temps de recharge allongé. Inutile donc de se stresser pour maintenir son niveau élevé, il faudra plutôt attendre qu’elle soit presque à plat. Inutile de dire aussi que malgré les kilomètres et les efforts récurrents de consommati­on, on ne l’a qu’à peine entamée le temps d’un week-end. Son autonomie est réelle et validée.

EN CONCLUSION

Que dire encore sur ce e-Niro qui coche toutes les cases ? Que son allure est convenue mais séduisante ? Que sa calandre a disparu au profit d’un cache pour la prise qui améliore son aérodynami­sme? Que son confort intérieur est tangible et ses finitions, sans être renversant­es, sont de belle facture ? Qu’évidemment sa garantie constructe­ur est de sept ans ou 150 000 km, batterie incluse. Et que s’il faut en choisir un, de SUV électrique, ce sera celui-là.

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