Magicmaman

Témoignage

Enora Malagré, notre marraine de choc

- Par Marine Chassang Filipe Photo : Arno Lam.

Organisée par Magicmaman avec l’associatio­n Maïa, la Journée nationale de l’Infertilit­é se tiendra le vendredi 8 novembre, à Paris. Notre marraine de coeur pour cette 6e édition, la comédienne Enora Malagré, atteinte d’endométrio­se, viendra témoigner de son parcours pour lutter contre l’infertilit­é. Aperçu.

L'infertilit­é touche un couple sur six en France. C'est dire combien il peut être difficile de mener à bien un projet de bébé, qui se transforme parfois en véritable parcours du combattant. Pour aider les futurs parents à trouver des réponses à leurs multiples questions et lever les tabous, Magicmaman organise, avec l'associatio­n Maïa, la Journée nationale de l'Infertilit­é, un grand forum d'informatio­n, pour la sixième année consécutiv­e. Ce rendez-vous, pensé pour mettre en relation les couples en mal d'enfant et les experts (médecins, psychologu­es…), abordera, lors de cette nouvelle édition, différents thèmes pour accompagne­r, soutenir et proposer des solutions aux futurs parents pour concevoir.

LUTTER ET PERSÉVÉRER

Nous avons l'honneur d'avoir pour marraine de coeur cette année l'animatrice et comédienne Enora Malagré, qui lutte depuis des années contre l'infertilit­é. A l'occasion de la sortie de son ouvrage, Un cri du ventre (Leduc.s Editions), elle s'est confiée, avec le naturel et les mots qu'on lui connaît, sur le mal qui la ronge et la prive de son désir d'enfant : l'endométrio­se.

La jeune femme de 39 ans nous le confesse : si aujourd'hui, elle a appris à apprivoise­r sa maladie, cela n'a pas toujours été le cas. « Quand tu es petite fille, on te dit “ils se marièrent et eurent beaucoup d'enfants”, on ne te dit pas “Tu seras malade et tu feras une fausse couche.” On ne nous prépare pas à ça, on ne nous prépare pas à la douleur. » Les yeux larmoyants, elle nous annonce avoir vécu tout récemment sa cinquième fausse couche. « C'est injuste, ça me fragilise, et en même, cela me rend encore plus forte et fière d'être une femme. » Un sacré coup dur pour l'ex-chroniqueu­se de Touche pas à mon poste, qui doit de nouveau se relever. « Il va falloir que ça s'arrête en revanche, car je perds de plus en plus le sourire…» Une réaction qui ne lui ressemble pas… Beaucoup d'entre nous ont en tête l'Enora de la télé, pétillante, au caractère bien trempé. De son parcours, elle est fière. Elle se dit heureuse, équilibrée… mais pas comblée: «J'ai participé au premier talk-show de France pendant huit ans et j'en garde un très bon souvenir. Aujourd'hui, je suis un peu plus fatiguée, je me suis assagie. Quand on est jeune, on a envie d'être regardée, d'être vue. Maintenant que mon ego est repu, j'ai besoin d'être en accord davantage avec moi-même et de faire des choses plus pro

fondes. A l'époque de TPMP, j'avais décidé d'enfiler un costume peut-être un peu trop grand pour moi parfois. Mais quand la maladie et les douleurs sont présentes, au premier degré pendant un direct, on a besoin d'en faire des caisses pour étouffer la douleur : parler fort, faire de grands gestes pour taire ce qui est en train de se passer à l'intérieur de soi. Alors oui, ce personnage télévisuel qui faisait le spectacle, où il y avait certes beaucoup de moi, était encore plus voyant lors des crises. »

TÉMOIGNER ET RÉCONFORTE­R

Si Enora parle de sa maladie publiqueme­nt, ce n'est pas seulement parce que d'autres lui ont ouvert la voie, telles Laëtitia Milot, qui a déjà été marraine à deux reprises de la Journée de l'Infertilit­é, en 2016 et 2018, ou encore la chanteuse Imany, marraine de l'édition 2015, toutes deux devenues mamans depuis. C'est aussi parce qu'elle s'y sent prête: «Avant, c'était non seulement trop douloureux, mais aussi tabou. J'étais dans le déni de ma maladie. A l'aube de mes 40 ans, je me sens plus apaisée, je me suis réconcilié­e avec cette féminité qui est la mienne, un peu chaotique, un peu cabossée. » En ouvrant le dialogue, elle espère ainsi venir en aide et apporter du réconfort à quelques personnes dans la même situation. Sur une note positive et avec un joli sourire qui la caractéris­e, elle conclut : « Ne laissons pas la maladie nous handicaper. Il est possible d'avoir une vie sociale, une vie sexuelle, malgré l'endométrio­se. Il faut en parler, il faut consulter, s'aider parfois d'un groupe de paroles ou d'un psy, ça fait du bien de se libérer. » La comédienne, qui sera à l'affiche de la pièce de théâtre de Sylvain Meyniac et Manuel Gelin, A vrai dire, à partir du 15 novembre à Paris, garde l'espoir de porter un jour un enfant, d'une façon ou d'une autre. « Si je n'y arrive pas, la solution pour moi sera l'adoption, même si cela prend dix ans. Après, ça m'embêterait d'être maman à 60 ans, je ne sais pas si j'aurai encore l'énergie [Rires]. » Comme Enora Malagré, partagez et réagissez le 8 novembre prochain pour faire avancer les choses à nos côtés avec le #journeeinf­ertilite ✪

SUR LE WEB Retrouvez la vidéo de l’interview d’Enora Malagré

sur www.magicmaman.com/enoramalag­re

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