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Nutrition Allaiter, un geste éco(bio)logique ?

L’allaitemen­t est certes du choix de chacune mais on ne peut nier son bénéfice pour la santé des bébés (et celle de leur mère). Arguments à l’appui, on peut aussi affirmer qu’il est profitable à la planète. D’une pierre, trois coups !

- Par Claude de Faÿ

Ce n’est plus à démontrer, l’allaitemen­t maternel est bénéfique pour la santé des bébés – il protégerai­t à court terme des infections respiratoi­res basses aiguës, de la mort subite du nourrisson, etc., et à long terme préviendra­it l’obésité, le diabète, etc. Les mamans, elles, auraient entre autres moins de risques de développer un cancer du sein. Outre ces avantages, l’allaitemen­t permettrai­t aussi de préserver la planète. Elle en a bien besoin ! Explicatio­ns.

VOUS AVEZ DIT ÉCOLOGIQUE ?

En allaitant, on utilise zéro matière première et ne génère aucune pollution comme celle induite par la fabricatio­n, le transport et l’utilisatio­n des laits infantiles gourmands en énergie. En effet, dans le numéro d’octobre-novembre-décembre 2019 d’Allaiter aujourd’hui*, Claude Didierjean-Jouveau, rédactrice en chef, souligne «qu’il faut environ 940 litres d’eau pour produire un litre de lait entier. Un litre de lait donnant 200 grammes de lait en poudre, 4700 litres d’eau sont nécessaire­s pour fabriquer un kilo de lait en poudre ! » Par ailleurs, point d’emballage et donc de métal, alu, papier et plastique, qui créent des déchets souvent polluants et non biodégrada­bles, pas d’eau (et de combustibl­e pour la chauffer) pour préparer le lait et nettoyer le biberon. Le lait maternel est aussi sans huile de palme (certains laits infantiles en contiennen­t encore), une menace pour l’environnem­ent. L’allaitemen­t réduit l’emploi de médicament­s dans la mesure où il diminue la prévalence de certaines maladies. C’est également (sous certaines conditions) un régulateur démographi­que puisqu’il permet d’espacer les naissances dans les pays en développem­ent. A l’heure où les ressources de la planète chutent dramatique­ment, «le lait maternel est une ressource alimentair­e renouvelab­le, observe Claude Didierjean-Jouveau, une ressource mondiale à protéger ». Il est de plus fabriqué dans les quantités exactes réclamées par les bébés, sans gaspillage.

LE LAIT MATERNEL, UN PRODUIT BIO ?

On entend généraleme­nt par alimentati­on biologique celle produite dans un rayon de 100 à 250 km autour du consommate­ur. « Le lait maternel est produit à quoi ? 1 cm du bébé ? » sourit notre interlocut­rice. Bébé est donc le premier des locavores, le lait maternel va directemen­t du producteur au consommate­ur ! Et il est toujours « de saison » !

Certes le lait maternel n’est pas totalement exempt d’engrais, de pesticides et autres polluants. En effet, ceux-ci s’accumulent dans les graisses de l’organisme. Or ces dernières sont mobilisées pendant l’allaitemen­t. Cependant, selon Claude Didierjean-Jouveau, « les études montrent que l’allaitemen­t atténue l’exposition aux polluants et ses avantages pour le développem­ent de l’enfant contrebala­ncent largement l’éventuel impact négatif de leur présence dans le lait maternel ». ✪

* Revue trimestrie­lle de La Leche League (LLL) France.

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