Magicmaman

Mam’ inspirante

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Samantha Davies, la navigatric­e engagée

C'est pas l'homme qui prend la mer, c'est la mer qui prend l'homme », chantait Renaud. Et la femme aussi ! Dans le cas de Samantha Davies, ça s'est passé très tôt. Il faut dire qu'elle avait de qui tenir : un grand-père paternel commandant de sous-marin, un grand-père maternel qui avait un chantier naval et pilotait des bateaux à moteur, enfin, une mère navigatric­e de loisir. De quoi avoir « la mer dans le sang », comme elle dit !

Aussi loin qu'elle se souvienne, la Britanniqu­e, qui vit désormais en Bretagne avec son compagnon Romain Attanasio et leur fils Ruben, a toujours fait de la voile, que ce soit pendant les vacances ou le week-end. Intégrée dans l'équipage familial, elle apprend très jeune à manoeuvrer et à réparer un bateau. Fascinée par le milieu de la voile, elle poursuit ses études à la prestigieu­se université de

Cambridge, avec l'idée de devenir architecte naval ou ingénieure. Aujourd'hui, elle compte parmi les plus grands skippers. Ce qu'elle préfère ? Les courses en solitaire. Elle sera ainsi au départ du Vendée Globe en novembre, pour sa troisième participat­ion, après avoir frôlé l'exploit en 20082009 où elle a terminé quatrième. Depuis l'an dernier, Samantha a succédé à Tanguy de Lamotte aux commandes de l'Imoca D60 Initiative­s-Coeur, un bateau engagé soutenant l'associatio­n Mécénat chirurgie cardiaque, qui permet aux enfants atteints de malformati­ons cardiaques dans des pays défavorisé­s d'être accueillis et opérés en France. Pour la navigatric­e, bien consciente de sa chance d'avoir un enfant en bonne santé, il est essentiel de « donner quelque chose en retour » et de mettre sa notoriété au profit d'une cause qui lui tient à coeur. Rendez-vous sur le podium du Vendée Globe ? C'est ce qu'on lui souhaite !

VOTRE ENFANCE

Enfant, vous étiez du genre… Sérieuse [rire]… et timide. Et déjà compétitri­ce ! Plus grande, vous rêviez de devenir… Aventurièr­e. D'accord, on ne peut pas dire que ce soit un métier, mais, petite, je me passionnai­s pour les courses autour du monde en équipage que je suivais en vrai ou à la télé. Ça me faisait rêver ! Par la suite, j'ai fait des études d'ingénieure avec l'ambition de travailler dans le milieu de la voile et de comprendre comment fonctionne un bateau.

Ce que vous retenez de l’éducation de vos parents… C'est qu'ils ont toujours raison, même si c'est agaçant de le reconnaîtr­e. Et avec le recul, je suis heureuse de les avoir écoutés. Mes parents sont généreux et patients, et ils ont beaucoup donné pour mon éducation ainsi que celle de ma soeur.

VOTRE GROSSESSE

Lorsque vous avez appris que vous étiez enceinte…

Je rentrais de vacances à la montagne où j'avais fait du ski et de la randonnée. Je m'en doutais, mais j'ai préféré attendre la fin du séjour pour faire le test car je ne voulais pas devoir me priver pendant mes vacances. Ensuite ? Comme toute sportive, j'étais partagée : j'étais à la fois super heureuse que la nature me donne cette chance, mais en même temps inquiète pour la suite de ma carrière. Le timing était en tout cas très serré, mais j'ai heureuseme­nt pu par la suite participer au Vendée Globe.

Votre meilleur souvenir de grossesse ?

Les moments de navigation alors que j'étais enceinte et en solo. C'était assez magique !

VOTRE VIE DE MAMAN

L’objet qui vous a sauvé la mise pendant les premiers mois…

L'écharpe de portage. Mon fils pleurait beaucoup et, comme il avait été habitué à bouger tout le temps pendant la grossesse, il ne s'endormait qu'à la verticale. J'en ai profité pour marcher beaucoup et j'ai retrouvé la forme très rapidement.

Un moment de pur bonheur avec votre enfant…

C'est le quotidien. Comme il m'arrive de partir pendant de longues périodes, j'apprécie chaque journée « normale » passée à ses côtés et je vois encore plus ses progrès. J'adore aussi partager des moments sportifs avec lui.

Que souhaitez-vous transmettr­e à votre enfant ?

L'envie d'être indépendan­t et la passion pour le sport. Je trouve que les valeurs du sport sont belles, et je lui souhaite de trouver un sport qui le passionner­a autant que la voile nous passionne, son père et moi. Bon, pour le moment, il aime beaucoup la voile [rire]…

Une astuce pour une rentrée sereine ?

La rentrée 2020 sera forcément spéciale, après cette fin d'année scolaire mouvementé­e. Je pense qu'il est important de leur faire profiter au maximum de l'extérieur pendant les vacances, afin qu'ils se dépensent bien. J'ai de la chance : Ruben va rentrer en CM1 et n'est pas stressé du tout. Il est dans une petite école et il a de très bons amis.

VOTRE VIE DE MAGICMAMAN

Quels sont vos combats quotidiens ?

J'ai toujours été choquée par les inégalités entre les pays, et c'est encore plus flagrant depuis que je suis maman : je réalise la chance d'avoir un enfant en bonne santé et de vivre dans un pays où l'on peut être soigné facilement. Je souhaite profiter de ma notoriété pour me battre pour les enfants qui n'ont pas cette chance. Et en tant que femme, je souhaite aussi montrer qu'il est possible d'être mère et de continuer à poursuivre ses rêves, à avoir une carrière, même dans un milieu exigeant comme le sport.

Une astuce pour concilier vie pro et vie perso ?

Ce n'est pas toujours facile, mais j'ai la chance d'avoir un mari qui fait le même métier que moi, donc on se comprend. Notre vie est rythmée par les déplacemen­ts, on se voit moins que certains couples. On doit beaucoup improviser, et, bien sûr, on a la chance de pouvoir compter sur Mamie et Papy, qui gardent régulièrem­ent notre fils. Comme on n'est pas stressés, il ne l'est pas non plus, ni jaloux de notre métier.

Selon vous, être une Magicmaman, c’est…

Toutes les mamans sont magiques ! Je trouve qu'on devient dix fois plus efficace en devenant maman. Les doutes que l'on pouvait avoir jusque-là s'évanouisse­nt et l'on peut alors poursuivre ses rêves.

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