Association
Et si l’école ne servait pas qu’à apprendre l’alphabet et les tables de multiplication ? L’infinité de sources d’informations désormais disponibles, le monde en perpétuel mouvement et la récente crise sanitaire nécessitent plus que jamais pour les enfants
ScholaVie, l’enseignement autrement
Bien sûr, que l’on veut que nos enfants continuent d’apprendre à lire ! Mais une école qui leur donnerait les armes pour affronter les épreuves de la vie, qui leur apporterait de la confiance en eux, de la créativité… on dit un grand oui ! C’est sur cette idée que Vanessa Duchatelle, économiste de formation, passionnée d’éducation et spécialisée dans les politiques éducatives, et Laure Reynaud, ancienne enseignante pendant plus de 15 ans, ont décidé de miser quand elles ont fondé l’association
ScholaVie. Un projet qui leur tient à coeur parce qu’il est socialement inclusif et qu’il a un véritable impact sur la vie futures des enfants, notamment dans les milieux difficiles.
LES COMPÉTENCES SOCIO-ÉMOTIONNELLES (CSE) AU COEUR DU PROJET
Tout repose sur les CSE, des compétences qui ont été définies par l’OMS comme « la capacité d’une personne à répondre avec efficacité aux exigences et aux épreuves de la vie quotidienne. C’est l’aptitude d’une personne à maintenir un état de bien-être mental, en adoptant un comportement approprié et positif à l’occasion des relations entretenues avec les autres, sa propre culture et son environnement. »
Et le constat est sans appel : plus on développe tôt ces compétences, plus on a de chances de réussir dans la vie, à tous les niveaux : réussite scolaire, professionnelle, et même sanitaire ! Une approche simple et efficace, puisqu’il s’agit d’aider les enfants à se construire et à trouver les outils pour s’adapter au monde qui les entoure. Comment ? En leur apprenant à gérer le stress et leurs émotions, à résoudre des problèmes… Résultat, les enfants sont davantage motivés, ont plus confiance en eux, savent communiquer plus facilement et connaissent leurs ressources propres et celles auxquelles ils peuvent faire appel autour
d’eux. Tout cela va les aider à mieux apprendre tout au long de leur parcours éducatif.
CONCRÈTEMENT, COMMENT ÇA SE PASSE ?
Afin de développer le langage émotionnel des enfants dès leur plus jeune âge, beaucoup d’activités proposées par les professeurs passent par l’oralité. On les invite à s’exprimer en mettant l’accent sur la coopération et l’échange entre les élèves grâce au travail en groupe. On leur apprend à regarder l’autre, à renforcer leur empathie. Mais aussi à chercher, à explorer…
Par exemple, l’enseignant peut créer un «mur des forces» sur lequel les enfants vont accrocher des forces qu’ils ont développées ou identifiées chez l’un de leur camarade, ou inspirées de celles de leurs héros. Ou un « arbre de la gratitude », qui invite les enfants à exprimer un moment agréable qu’ils ont vécu dans la semaine. Toutes ces petites choses en apparence anodines vont donner des enfants bien dans leur peau qui vont se sentir à l’aise avec les autres.
DES RÉSULTATS SCIENTIFIQUEMENT PROUVÉS
Tout ce qui est mis en oeuvre par l’association est approuvé par un conseil scientifique, qui aide à concevoir les contenus, valide les formations et les outils en fonction des résultats des recherches. Et celles-ci montrent trois bénéfices majeurs quand les CSE sont bien assimilées par les enfants: sur les résultats scolaires, l’insertion professionnelle et la satisfaction de la vie; sur la santé mentale, physique et sociale, et sur la réduction des inégalités sociales et de genre.
L’association travaille étroitement avec l’Éducation nationale afin de former les enseignants de maternelle et de primaire pour qu’ils puissent intégrer l’apprentissage de ces CSE dans le parcours scolaire, comme c’est déjà le cas dans certains pays d’Amérique du Nord (États-Unis, Canada) et d’Europe du Nord (Suède, Finlande…). Le but? Faire partie intégrante de la formation initiale des professionnels de l’éducation et que les CSE soient enseignées dans toutes les écoles. Cela fait six ans que Vanessa et Laure sont sur le terrain, accompagnées d’une vingtaine de formateurs et formatrices. Cette année, malgré la crise de la Covid, ScholaVie a formé plus de 1 000 professionnels (inspecteurs, enseignants, directeurs d’école…) et propose gratuitement sur sa page Facebook des outils. Pour le moment, les formations, qui ont lieu sur une journée, se font grâce au bouche-à-oreille, et à la présence de l’association dans les catalogues de formation des académies.
Vous aimeriez que l’école de votre enfant développe les CSE dans son programme scolaire ? N’hésitez pas à en parler au directeur ou à un enseignant ! C’est la meilleure manière d’aider ce beau projet, fondamental pour préparer nos petits au monde de demain. ✪
«Avec Internet et toute l’information dont on dispose désormais, le rôle de l’enseignant est en train de se modifier profondément. Il ne s’agit plus seulement de transférer de la connaissance, mais d’accompagner les enfants et les aider à se structurer avec cette foule de données», explique Vanessa Duchatelle.