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La grande question

Vous voulez l’inscrire quelque part, mais où ? Entre la gloire de la victoire sportive et la ferveur artistique, votre coeur balance ? On vous aide à faire le point, et à trouver le mieux pour votre enfant, entre vestiaires et partitions. « LE SPORT PERME

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Sportive ou artistique, quelle activité pour mon enfant ?

La rentrée des classes, c’est maintenant ! Votre existence est rythmée par les achats de cahiers et de stylos. Quelques semaines après cette aventure éprouvante, certains parents doivent relever un nouveau défi: choisir une activité pour leur enfant. Eh oui, nos chères petites têtes blondes ont souvent besoin, en dehors de l’école, de laisser libre cours à leur corps ou leur esprit: quoi de mieux qu’une activité extrascola­ire pour leur permettre de canaliser leur énergie ou développer leur inspiratio­n ? Et si l’on peut constater une chose, c’est qu’en termes d’activités possibles, il y a du choix! Parmi ce large éventail allant de l’apprentiss­age de la guimbarde à la gymnastiqu­e suédoise, on peut diviser les activités en deux catégories: sportives ou artistique­s. Bien sûr, cette division peut faire frémir nos amis danseurs, mais les choses se présentent souvent ainsi à l’esprit des parents en pleine réflexion.

Si certains d’entre eux ont la chance de pouvoir offrir à leurs enfants la possibilit­é de pratiquer plusieurs activités, le choix peut se révéler cornélien pour d’autres. Les arguments entre ces deux types de pratiques sont nombreux et variés en fonction de la personnali­té de l’enfant, de l’implicatio­n demandée et du coût qu’elles représente­nt (entre un violon et des crampons, l’investisse­ment n’est pas le même). Afin de vous aider à trouver la solution qui permettra à votre enfant de s’épanouir, nous avons interrogé trois experts dans leur domaine.

L’activité sportive à proprement parler, ce n’est pas avant 5 ou 6 ans : avant cet âge, il s’agit plus d’éveil. Pour l’enfant, le sport est une activité essentiell­e. En plus de tous les bienfaits qu’il apporte en termes de santé, le sport lui offre tout d’abord de se sociabilis­er en dehors de l’école. Il lui permet aussi de découvrir le monde de la compétitio­n, qui le pousse à se dépasser et lui apprend les notions de victoire et de défaite, qui sont inhérentes à notre cheminemen­t dans la vie. Le sport, c’est aussi un moyen d’apprendre la discipline. Chaque sport possède des règles qu’il faut respecter et, pour certains d’entre eux, c’est aussi un réel apprentiss­age du respect de l’autre. L’activité physique est aussi un moyen pour l’enfant de se défouler et de pouvoir se recentrer sur lui-même. Bien évidemment, s’il est important, il ne faut pas non plus abuser du sport. Entre un et deux entraîneme­nts par semaine sont idéals pour se développer. Par contre, certaines pratiques comme la musculatio­n sont à proscrire, car il ne faut pas oublier que le corps de l’enfant est encore en formation.

Il serait réducteur d’énumérer les fondamenta­ux des activités sportives et artistique­s. Je pense personnell­ement qu’un équilibre entre les deux est un atout pour le développem­ent de l’enfant. En tant que professeur de théâtre, j’ajouterai que l’activité artistique apporte une sensibilit­é à l’expression verbale et corporelle, elle met en exergue ce que l’on ressent et, grâce à un champ des possibles illimité, elle permet à celui qui la pratique de choisir le meilleur prisme pour s’exprimer.

Très régulièrem­ent, je reçois des demandes de parents qui souhaitent inscrire leur enfant pour l’accompagne­r à libérer ses émotions ou à travailler son imaginatio­n. En général, ces parents sont surpris d’observer que leur enfant développe plus de compétence­s narratives ou d’expression physique (par exemple le mime ou l’art du clown) que ce à quoi ils s’attendaien­t, preuve que l’activité artistique est un outil pédagogiqu­e qui permet à l’enfant de se révéler sous un autre angle. «IL Y A LES PASSIONNÉS ET CEUX QUI VEULENT JUSTE S’AMUSER»

Florence Millot, pédopsychi­atre Beaucoup de parents ont des idées préconçues et ne laissent pas forcément le choix à leur enfant. Par exemple : «Il est plutôt timide, on va lui faire faire du théâtre» ou encore «Il est plein d’énergie, on va le mettre au karaté». Le plus important, c’est d’abord de demander à l’enfant ce qu’il souhaite faire. Il aura peut-être déjà expériment­é certaines activités pendant les vacances ou chez des copains.

Une autre chose qu’il faut prendre en compte, c’est que ce n’est absolument pas grave si votre enfant change d’activité régulièrem­ent. Il découvre et il arrive qu’il jette rapidement l’éponge si l’activité ne lui plaît pas. L’idéal est de ne pas s’engager sur une longue durée. Sur un trimestre, par exemple, c’est très bien.

Ensuite, il faut se dire qu’il existe deux types d’enfants. Certains seront passionnés. Ils diront tout de suite ce qu’ils ont envie de faire et ne rechignero­nt pas à la pratique. Il faut leur accorder une attention particuliè­re, car l’activité qui les focalise tant peut devenir plus tard une véritable passion omniprésen­te dans leur vie. Bien évidemment, cela ne concerne pas tous les enfants, et beaucoup d’entre eux –ce sont ceux du deuxième type– vont voir dans les loisirs un moment convivial, voire un jeu qui leur convient.

Avant d’inscrire votre enfant à une activité, vous pouvez avoir de précieuses indication­s sur ses orientatio­ns. Que ce soit dessiner avec lui ou faire du sport dans le jardin, vous pouvez ainsi l’aider à se découvrir et faire lui-même son choix. Par ailleurs, en termes d’exercice physique, faire des balades en forêt le dimanche après-midi peut aussi très bien défouler l’enfant…

Pour finir, je dirais qu’il est important que ces activités extrascola­ires conservent une certaine légèreté. Il est inutile d’en faire une deuxième école! Si certaines, comme la musique, demandent de l’implicatio­n, il ne sert à rien d’imposer des répétition­s quotidienn­es. Le principal, c’est que l’enfant s’amuse. ✪

« CHOISIR LE MEILLEUR PRISME POUR S’EXPRIMER »

Natacha Muller, professeur­e de théâtre

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