Maison Côté Est

RÉSONANCES MINÉRALES

- PAR Agnès Benoit PHOTOS Christophe Dugied

En pleine montagne, les installati­ons monumental­es de bronze et de marbre du sculpteur Thierry Ollagnier.

DANS LA VALLÉE DE LA CLARÉE, EN PLEINE NATURE, L’ARTISTE THIERRY OLLAGNIER A INSTALLÉ AU PIED DE SON ATELIER « LE JARDIN DU SCULPTEUR ». ON CHEMINE ENTRE SES INSTALLATI­ONS MONUMENTAL­ES DE BRONZE OU DE MARBRE, QUI EXPRIMENT LE LIEN ENTRE L’HOMME ET LA NATURE ET DIALOGUENT AVEC LA MONTAGNE ÉBLOUISSAN­TE.

C’est à l’exposition «Entre temps», sur le parvis du Musée muséum départemen­tal de Gap, que nous avions découvert il y a deux ans Le Jardin des secrets, une superbe installati­on de verre, bois et métal de Thierry Ollagnier. À deux pas de Briançon, nous retrouvons le sculpteur dans le parc qui borde son atelier, consacré à l’exposition d’une douzaine d’oeuvres monumental­es, plus inspirante­s les unes que les autres. «Mon travail porte sur le lien entre l’homme et la nature. Lorsque je marche en silence dans la montagne, parmi les rochers, au bord des lacs de la Clarée, les formes s’installent en moi. Je m’en inspire et transcris ces sensations. Chaque surface de mes créations est issue d’observatio­ns. On peut y voir des rochers, la forme des branches, des arbres, même des surfaces sous-marines, et toute cette transcript­ion reste en mémoire dans le bronze et peut ainsi traverser le temps », explique l’artiste, qui fait de la taille directe sur bois, marbre, métal et fabrique des matrices qu’il coule ensuite dans le bronze. « Mes oeuvres sont des messagers, confie-t-il. Quel monde laisserons-nous à nos enfants ? » S’il avoue être inspiré par des artistes comme Mario Merz, représenta­nt de l’arte povera, ou Ossip

Zadkine, l’un des grands maîtres de la sculpture cubiste, c’est en autodidact­e que Thierry Ollagnier a abordé sa passion, passant près de dix années dans les carrières de marbre à Pietrasant­a, en Toscane, avec les sculpteurs. Il choisit ensuite le marbre, le bois et le bronze pour son travail et entame plusieurs cycles de création avec les oeuvres Caryatides, Chercheur de lumière, Porteur mémoire. C’est en 2005 que ses pièces monumental­es trouvent un écrin idéal aux portes de la vallée de la Clarée, où le minéral se fait écho des rayures du bronze. On emprunte un sentier, comme un chemin de montagne simple et dépouillé, pour ce voyage dans la matière où une relation sensible s’installe entre le visiteur et l’oeuvre. Chaque sculpture est intégrée aux différents mouvements du terrain, comme une mémoire en équilibre, entre passé et futur. Une ode à la nature où la lumière du lieu fait vibrer les formes.

 ??  ?? 1. Les Caryatides ont été exposées pour la première fois en 2004 dans la vallée des Fougères des Jardins de Drulon (Cher). Ici, dans le Briançonna­is, leur alignement se conjugue à l’environnem­ent naturel. Élancées vers le ciel, striées, rayées, les trois sculptures évoquent la mémoire immergée dans un océan de neige. 2. Le sculpteur Thierry Ollagnier. 3. 5. Une douzaine d’installati­ons composent Le Jardin du sculpteur. 4. Haute de 5 mètres, l’oeuvre Chercheur de lumière.
1. Les Caryatides ont été exposées pour la première fois en 2004 dans la vallée des Fougères des Jardins de Drulon (Cher). Ici, dans le Briançonna­is, leur alignement se conjugue à l’environnem­ent naturel. Élancées vers le ciel, striées, rayées, les trois sculptures évoquent la mémoire immergée dans un océan de neige. 2. Le sculpteur Thierry Ollagnier. 3. 5. Une douzaine d’installati­ons composent Le Jardin du sculpteur. 4. Haute de 5 mètres, l’oeuvre Chercheur de lumière.

Newspapers in French

Newspapers from France