RÉSONANCES MINÉRALES
En pleine montagne, les installations monumentales de bronze et de marbre du sculpteur Thierry Ollagnier.
DANS LA VALLÉE DE LA CLARÉE, EN PLEINE NATURE, L’ARTISTE THIERRY OLLAGNIER A INSTALLÉ AU PIED DE SON ATELIER « LE JARDIN DU SCULPTEUR ». ON CHEMINE ENTRE SES INSTALLATIONS MONUMENTALES DE BRONZE OU DE MARBRE, QUI EXPRIMENT LE LIEN ENTRE L’HOMME ET LA NATURE ET DIALOGUENT AVEC LA MONTAGNE ÉBLOUISSANTE.
C’est à l’exposition «Entre temps», sur le parvis du Musée muséum départemental de Gap, que nous avions découvert il y a deux ans Le Jardin des secrets, une superbe installation de verre, bois et métal de Thierry Ollagnier. À deux pas de Briançon, nous retrouvons le sculpteur dans le parc qui borde son atelier, consacré à l’exposition d’une douzaine d’oeuvres monumentales, plus inspirantes les unes que les autres. «Mon travail porte sur le lien entre l’homme et la nature. Lorsque je marche en silence dans la montagne, parmi les rochers, au bord des lacs de la Clarée, les formes s’installent en moi. Je m’en inspire et transcris ces sensations. Chaque surface de mes créations est issue d’observations. On peut y voir des rochers, la forme des branches, des arbres, même des surfaces sous-marines, et toute cette transcription reste en mémoire dans le bronze et peut ainsi traverser le temps », explique l’artiste, qui fait de la taille directe sur bois, marbre, métal et fabrique des matrices qu’il coule ensuite dans le bronze. « Mes oeuvres sont des messagers, confie-t-il. Quel monde laisserons-nous à nos enfants ? » S’il avoue être inspiré par des artistes comme Mario Merz, représentant de l’arte povera, ou Ossip
Zadkine, l’un des grands maîtres de la sculpture cubiste, c’est en autodidacte que Thierry Ollagnier a abordé sa passion, passant près de dix années dans les carrières de marbre à Pietrasanta, en Toscane, avec les sculpteurs. Il choisit ensuite le marbre, le bois et le bronze pour son travail et entame plusieurs cycles de création avec les oeuvres Caryatides, Chercheur de lumière, Porteur mémoire. C’est en 2005 que ses pièces monumentales trouvent un écrin idéal aux portes de la vallée de la Clarée, où le minéral se fait écho des rayures du bronze. On emprunte un sentier, comme un chemin de montagne simple et dépouillé, pour ce voyage dans la matière où une relation sensible s’installe entre le visiteur et l’oeuvre. Chaque sculpture est intégrée aux différents mouvements du terrain, comme une mémoire en équilibre, entre passé et futur. Une ode à la nature où la lumière du lieu fait vibrer les formes.