UN BAIN DE CRÉATIVITÉ D’UNE RIVE À L’AUTRE

« Les matins d’été, c’est le spot idéal pour une

séance de yoga. J’adore y aller au lever du soleil quand tout est calme, avec pour seul bruit l’eau du lac qui frappe les rochers », évoque une adepte de la Jetée de la Compagnie. Buvette pour s’hydrater et se rassasier, ponton pour bronzer, panorama pour méditer, comme l’annonce son menu : avec ses lambris arty, cette terrasse éphémère a tôt fait de s’installer dans le paysage estival près du port, au point que Lausanne l’a décrétée lieu de baignade officiel. Et c’est ainsi du quartier d’Ouchy à celui du Flon, où une génération quasi spontanée de tables végétariennes, galeries design ou encore concept stores fait des vagues d’art de vivre. Avec un quart d’étudiants parmi ses 140 000 habitants, la petite ville vaudoise a l’énergie de sa jeunesse cosmopolite, séduite par ses institutions prestigieuses. Pendant que le campus de l’École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL) a été choisi pour y apposer le Rolex Learning Center, dont la marque à la couronne est le mécène, l’École cantonale d’art de Lausanne (Ecal) est une référence mondiale qui a lancé de nombreux talents, dont certains dynamisent la scène contemporaine locale. Dans le sillage du studio Big-Game, parmi les parangons du design suisse, le jeune bureau Virage a ainsi eu l’honneur des Design Days de 2019, au Pavillon Sicli de Genève. Ce n’est pas le seul happening qui redessine la métropole en miniature, souvent restreinte à sa place financière et son quartier général d’organisations internationales. Quatre fois par an, dont le 3 septembre prochain, la Nuit des Bains immerge le quartier éponyme dans une effervescence artistique, d’une galerie à l’autre, d’une exposition à un cocktail. Puis, en novembre, le salon du design fait la part belle au mobilier et autres pièces de collection du XXe siècle. Pour l’heure, dans le bel air de l’été, ce sont d’autres chefs-d’oeuvre authentiques qui mettent les Genevois en émoi, des Bains des Pâquis au parc des Eaux-Vives... que fertilise la biennale Sculpture Garden du 12 juin au 30 septembre. Vous avez dit « art » de vivre ?