Maison Côté Ouest

LA PEINTRE DU SILENCE

DANS UNE ATMOSPHÈRE HOPPERIENN­E, LES PEINTURES D’ALICE ROY RACONTENT LA JOLIE STATION BALNÉAIRE DU VAL- ANDRÉ, SES VILLAS DÉBUT DE SIÈCLE... UNE CHRONIQUE INTEMPOREL­LE.

- PAR Agnès Benoit

« Les stations balnéaires du début du XXe siècle, comme le Val-André, offrent une richesse architectu­rale et une atmosphère d’éternelles vacances. Donc un sujet inépuisabl­e pour moi. J’ai le désir de capturer la douceur de vivre de ce lieu, qui est déjà naturellem­ent chic et gracieux. Mes peintures racontent mes vacances, vos vacances et les souvenirs qui les accom

pagnent. » Ainsi s’exprime la jeune et talentueus­e Alice Roy, dont les oeuvres embellisse­nt le quai des Terre-Neuvas, à Dahouët. On est saisi par le caractère intemporel, quasi photograph­ique, de ses oeuvres, une forme de silence, de neutralité douce. Une peinture qui va de scènes presque naïves à des paysages plus tourmentés. Née à Saint-Brieuc, dans une famille d’artistes – père diplômé des Beaux-Arts en sculpture et mère styliste et illustratr­ice –, Alice grandit au milieu des livres illustrés et dessine tout le temps avec le matériel mis à dispositio­n. Elle rentre à l’école Pivaut à Nantes. Au début de sa carrière, elle peint au pastel sec, puis à la peinture à l’huile pour finir par l’acrylique. Une acrylique au temps de séchage retardé. « Un peu comme on utilise le pastel sec, d’ailleurs. J’utilise un fond coloré, des couleurs vives, fondues et parfois même

estompées aux doigts directemen­t sur la toile » , explique-t-elle. Son lieu de vie, dans les Côtes-d’Armor, est son principal sujet : ses villas de briques sur la digue, des enfants qui jouent sur la plage, au milieu de la marée ou dans les rochers, la rotonde du Casino qui semble s’avancer sur la mer, la plage des Vallées, les branches des pins maritimes qui s’agitent sous le vent… « Des compositio­ns assez graphiques avec une lumière rase pour mieux sublimer le sujet » , affirmet-elle. Elle ne cache pas qui sont ses « maîtres » : Edward Hopper, Joaquin Sorolla et Félix Vallotton. « Des peintres qui arrivent à donner une âme à leur sujet, “simplement”, sans prétention. C’est ça, le talent ! » , s’enflamme Alice. C’est l’architectu­re intérieure et extérieure qui l’anime le plus aujourd’hui. « Un simple paysage vide m’ennuie. J’aime qu’il y ait une trace humaine. Une maison en est une » , conclut-elle joliment.

 ??  ??
 ??  ?? Inspirées par la station balnéaire de Pléneuf-Val André, où vit Alice : Parasol rouge. Les pins du Grand Hôtel.
Le fauteuil face à la mer.
Portrait de l'artiste.
Inspirées par la station balnéaire de Pléneuf-Val André, où vit Alice : Parasol rouge. Les pins du Grand Hôtel. Le fauteuil face à la mer. Portrait de l'artiste.
 ??  ??
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France