Maison Côté Ouest

PAYS BASQUE

Classique mais pas si sage. Comment une famille a investi avec exubérance et une bonne dose de joie de vivre une maison traditionn­elle.

- PAR Anne Pericchi- Draeger PHOTOS Anne- Emmanuelle Thion

Comment réveiller ses classiques : dans cette immense demeure, le ton est donné, d’entrée de jeu, par le pétillant tableau créé par les associatio­ns de motifs et de couleurs. L’atmosphère est joyeuse et décontract­ée ; on imagine aisément, l’été, à l’heure de partir à la plage, les enfants dévalant pieds nus les escaliers en acajou habillés de tapis à motifs léopard. Dans ces espaces de facture traditionn­elle, l’apport des papiers peints, modernes, graphiques et fleuris, et de la mise en couleur vive est particuliè­rement éloquent. « Je n’ai pas touché à la coque, mon travail a été de créer une ambiance », nous précise Martine Cazes (de l’agence Cazes & Conquet), architecte d’intérieur du projet. Afin de mettre en valeur la teinte rouge sang de boeuf des murs, les soubasseme­nts en menuiserie ont été rénovés avec soin et repeints d’un brun plus foncé tout comme les fenêtres et les plinthes. « Avec l’architecte, nous avons modernisé et fluidifié cette distributi­on très classique constituée d’un rez-de-chaussée avec plusieurs pièces de réception, de deux étages avec treize chambres et d’un sous-sol aménagé pour le personnel. L’idée était de garder son âme et ses beaux volumes. Car c’est ici que se rassemble toute la famille pour les vacances. Été comme hiver. » Un grand chantier qui commence par l’installati­on du chauffage et de l’électricit­é. Également au programme, le ravalement des menuiserie­s extérieure­s afin de conserver ces caractéris­tiques essentiell­es de la façade traditionn­elle. Seules deux modificati­ons à la structure d’origine ont été consenties : la véranda transformé­e en salon patio d’esprit marocain et, dans le jardin, l’ajout d’une piscine avec son pool-house. « C’est un projet qui m’a beaucoup tenu à coeur, car ma famille a créé notre agence en 1923, et je reste très attaché au patrimoine basque des

années 1920-30 », explique l’architecte Olivier Soupre. Martine Cazes s’est alors attelée au travail délicat de mettre la demeure au « goût du jour,

sans la trahir » et d’organiser l’espace afin de la rendre plus chaleureus­e, moins empesée. L’état de délabremen­t de la maison ne facilitait pas la tâche. La cuisine d’office du sous-sol était reliée à celle du rez-de-chaussée par un monte-plats pour permettre le service. Les murs, dont les « papiers

peints tenaient avec du scotch » , étaient en triste état. On a choisi, pour les habiller, des papiers peints d’inspiratio­n florale. De nouvelles salles de bains viennent s’ajouter aux deux existantes. Ces dernières sont néanmoins conservées avec leur sol d’origine. La réussite de ce projet à quatre mains se mesure à l’harmonie qui règne dans cette maison qui semble toujours avoir été là, dans son jus. Pas de métamorpho­se extravagan­te, juste une reprise en main pertinente et subtile, qui en fait un lieu rattaché à son héritage sans être passéiste. Une rénovation intemporel­le et portée par quelques pièces fortes, qui n’a en rien modifié son vocabulair­e.

 ??  ??
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France