Maison Côté Ouest

SOUS LE PHARE, LES DAUPHINS

À la pointe nord de l’île, un hôtel-restaurant comme on en rêve quand on veut se couper de tout : un rythme serein, déconnecté et loin des modes, une nature omniprésen­te et une cuisine maison, le tout baigné d’une délicieuse atmosphère années 1960.

- REPORTAGE ET PHOTOS Valérie Lhomme

À la pointe nord de l’île d’Oléron, cet hôtel-restaurant baigne dans une délicieuse atmosphère années 1960.

C’est l’histoire d’un homme, représenta­nt en foulards pour femmes et fanions qui, sur la route de Dunkerque à Biarritz s’arrête sur l’île d’Oléron. À l’époque – en 1958 –, pas de pont. Albert Dauphin prend donc le bac, puis traverse l’île de part en part jusqu’à la pointe nord, couverte de vignes, que domine un phare bicolore dont il tombe instantané­ment amoureux. Très vite, il achète des vignes et des terrains, flairant un essor touristiqu­e qui ne manquera pas de se développer, et décide, dès 1959, de construire un hôtel-restaurant à proximité du phare, qu’il nommera tout naturellem­ent Les Dauphins. Quatre années plus tard, l’établissem­ent est prêt à accueillir une clientèle familiale, en quête de nature et de simplicité. En juin 1966, le paysage urbain change radicaleme­nt : un pont relie désormais l’île au continent, et les « métropolit­ains » découvrent ce territoire sauvage et vierge qu’était jusqu’alors l’île d’Oléron. L’hôtel des Dauphins s’adapte, à sa façon, aux nouveaux rythmes et aux nouvelles transhuman­ces estivales, et ouvre ses portes de Pâques à septembre. Albert n’est plus, mais ses deux fils, Philippe et Pascal, ont repris le flambeau du projet familial. Dans les années 1970, sept chambres font leur apparition. Une clientèle d’habitués y prend rapidement ses quartiers d’été, attirés au même titre que les premiers arrivants : dans ce nord de l’île, le cadre est resté inchangé, hormis l’implantati­on de boutiques de souvenirs venues raconter l’histoire du phare de Chassiron et de l’île d’Oléron. Mais comme l’explique Philippe Dauphin, « dès 19 h et jusqu’à 11 h le lendemain matin, cette belle pointe nord appartient uniquement aux pensionnai­res de l’hôtel ». Les lambris façon paquebot, les sols repeints tous les ans avec de la peinture à bateau, comme les tables et les chaises, les couverts, les assiettes, le passe des glaces, tout dans cet endroit respire les années 1960. Ici, on déjeune et on dîne de coquillage­s, de poissons, de profiterol­es maison (un délice !), sur des nappes blanches, avec de grandes serviettes immaculées, comme à la création de l’établissem­ent. Les chambres, monacales et un brin désuètes, ont toutes vue sur le pertuis d’Antioche et, à l’horizon, sur la rivale, l’île de Ré. Hors du temps et des modes, le repaire idéal des amoureux des sixties.

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