ARRÊT SUR IMAGES
POUR SA 6e ÉDITION, LA SAISON PHOTOGRAPHIQUE DE L’ABBAYE ROYALE DE L’ÉPAU ACCUEILLE LES OEUVRES D’AUTEURS TRÈS DIVERS. EN EXTÉRIEUR, DANS SON PARC DE 13 HECTARES, ET ENTRE SES MURS CHARGÉS D’HISTOIRE. SON FIL CONDUCTEUR : LA MÉMOIRE, L’ÉVOLUTION DE LA SOC
se trouve cette abbaye cistercienne fondée en 1229 par la reine Bérengère de Navarre, veuve de Richard Coeur de Lion. Une splendide architecture rescapée de la guerre de Cent Ans et de la Révolution française, restaurée selon son aspect d’origine dans les années 1950 et classée au titre des Monuments historiques, qui chaque été ouvre ses portes à la photographie. Pour la sixième fois, l’évènement rassemble des talents venus de tous horizons et offre ainsi à son cadre d’exception, par-delà les siècles, une modernité aussi vivante qu’internationale. Ainsi le regard humaniste de la franco-marocaine Leïla Alaoui – disparue lors des attentats de Ouagadoudou en 2016 –, porté sur l’avenir des jeunes marocains, ou bien l’incroyable vitalité de Haïti après le séisme de 2010 auquel rend hommage Corentin Fohlen, l’objectif de Tim Franco saisissant la croissance vertigineuse de la métropole chinoise de Chongqing ou celui du coréen Daesung Lee nous alertant sur l’inquiétante désertification mongole. L’on découvre aussi la Terre, magnifique, vue d’en haut par le spationaute Thomas Pesquet, la magie du jazz rythmée en noir et blanc par Guy Le Querrec ou encore la beauté de la danse et du corps en mouvement mise en lumière par Gérard Uféras, Fredrik Lerneryd et Clément Szczuczynski. Autant d’interrogations sur notre monde et son avenir sublimées par le talent, l’humour, la poésie. De nombreuses animations accompagnent ces regards photographiques : festivals, ateliers (impression végétale, vitrail, permaculture, héraldique, grimpe d’arbres…), contes, conférences avec, cette année, une sensibilisation à la vie complexe et au rôle primordial des abeilles. Même le « land art » est de la fête, avec les oeuvres végétales et les stages de fin d’été de Maïté
Milliéroux et Marc Pouyet. Entre rêve et réalité, âme forte d’un lieu huit fois centenaire et visions contemporaines, l’expérience s’avère passionnante, intense.