Étape N°2
TRÉGASTEL
« Nous sommes le Trouville de Perros-Guirec », s’amuse Albane, qui n’envisage pas de passer ses vacances ailleurs que dans ce prolongement plus discret et plus sauvage de la cité des hortensias, et dont la maison baptisée Ty Karreck Braz, qui domine fièrement l’anse de Sainte-Anne, fut construite en 1923 par Auguste Courcoux. Le père de celui-ci, Paul-François, fut un des grands architectes des villas de Trégastel. Une de ses plus célèbres réalisations est le Castel Saint-Anne, qui abritait une congrégation religieuse et accueillit les premiers pensionnaires l’été, dès 1882, en installant des cabines de bain sur la dune du Coz- Pors. De l’anse de
Sainte-Anne à l’île Renote, de la plage du Coz-Pors – la plus populaire, au pied du restaurant Les Triagoz – à celle de la Grève blanche, c’est un défilé de paysages plus somptueux les uns que les autres, où l’atmosphère est si changeante qu’on peut passer de la houle blanche douloureuse aux plaisanciers à des eaux turquoise dignes des plus beaux lagons méditerranéens. Les rochers les plus pittoresques dans leurs formes – et leurs noms ! – se succèdent : le Tas de crêpes, la Tête de mort, le Dé. Le sentier douanier est bordé par d’élégantes villas anciennes appartenant à des familles d’industriels, comme celle d’Ambroise Roux, qui dirigea la Compagnie générale d’électricité et fut un intime du président Georges Pompidou. On visite l’Aquarium aménagé sous des milliers de tonnes de granit rose dans ce qui fut des habitations troglodytes, le dolmen et l’allée couverte de Kergüntuil, sans oublier la ravissante petite église Sainte-Anne et sa tourelle à coupole en granit. On part en vieux gréement, réplique d’un ancien langoustier, découvrir les Sept- Îles. Oui, Trégastel n’a pas encore fait sa mue, et tout en lui souhaitant d’accueillir des hôtels tels le Castel Beau Site ou Les Hydrangéas, on rêve qu’il reste encore longtemps ainsi, dans cette beauté sauvage incomparable.