SOURCES DE RÉJOUISSANCES
Voici, en Val de Loire, le second palace des vignes imaginé par Alice et Jérôme Tourbier, vingt ans après Les Sources de Caudalie en Gironde. La même ambiance de sérénité luxueuse et toujours ce sentiment de liberté insufflé par les grands espaces. Un hameau chaleureux, entre mobilier ancien et design contemporain, qui réveille un château du XVIIIe siècle.
Se mettre au vert, tout le monde en rêve. Croiser une famille de chevreuils à l’aube, s’enfoncer dans les bois, fouler l’épais tapis de feuilles, aller à vélo jusqu’aux châteaux voisins, Cheverny ou Chambord, contempler le coucher du soleil sur les bords de Loire, profiter des senteurs réconfortantes d’un feu de cheminée, se réjouir d’une cuisine terrienne et savoureuse... Des plaisirs simples dans ce « palace des vignes », second du nom après les Sources de Caudalie, pionnier du genre implanté sur les terres du grand cru classé Smith Haut Lafitte, dans le bordelais, il y a vingt ans. Dans ce second opus d’une collection d’hôtels du vignoble (Champagne, Bourgogne, Provence, Alsace sont en vue), les jeunes vignes ne sont pas encore en production, mais il y a déjà une cuvée maison à base de romorantin, le cépage local cher à François Ier. Il y a surtout tous les codes chers au premier établissement : la nature omniprésente, la diversité des bâtis, le luxe attentionné, l’espace sur 45 hectares. Le hameau des Sources de Cheverny a été pensé comme une promenade architecturale autour du château du Breuil ( XVIIIe), des anciennes longères de ferme réhabilitées, de bâtiments historiques tel le chai et de constructions contemporaines, reliant les éléments entre eux. De l’un à l’autre, on retrouve les matériaux de la région comme le zinc, la pierre ou l’ardoise. Point de départ, le Coeur des Sources où une « boîte » vert laqué – la réception – rappelle les kiosques de garde forestier alentour. De là, cap sur le château du Breuil, en lisière de forêt. Il abrite 13 chambres et suites qui sont autant de manifestes pour la couleur verte, des peintures aux tissus, en hommage à la sylve. Le mobilier mêle pièces chinées et pièces design, comme dans une maison de famille où se côtoient les générations. Au spa (Caudalie, bien sûr) des Sources, une immense fresque de Claire Basler invite à un autre bain de nature, champêtre celui-là, avant le bain tout court sous son immense charpente de bois. Plus loin, le Hameau du Marais et ses villas-suites contemporaines aux terrasses donnant sur la pièce d’eau centrale ; les longères, devenues la Maison des Fruits et la Maison des Fleurs ; la suite sur pilotis Le Baron Perché, point d’orgue des Sources avec son plafond cathédrale et son belvédère privé surplombant la pièce d’eau ; enfin, La Grange aux Abeilles et La Cachette du Sonneur, au bord du lac. Mobilier épuré dans les suites du Hameau, mix and match dans les autres entités avec toujours des photos contemporaines de paysages forestiers qui sont comme autant de cadres sur la nature environnante. Le studio be-poles (hôtels Le Barn, Les Roches Rouges) a dessiné les intérieurs, et Pierre-Alexandre Risser a conçu les jardins en prairies. À L’Auberge, la table bistronomique, le chef Frédéric Calmels déroule une carte courte qui n’oublie pas les saveurs locales (porc Roi rose de Touraine), en attendant d’ouvrir Le Favori, le restaurant gastronomique, en mars prochain.