CASA FRANÇOISE
À Comporta, la cachette estivale de Françoise Dumas laisse libre cours à une recherche de nature, de calme et de simplicité. Une option bien compréhensible pour cette figure de la vie parisienne emportant, dans son sillage, son élégance naturelle.
À Comporta, la cachette estivale de Françoise Dumas laisse libre cours à une recherche de nature, de calme et de simplicité.
On parle beaucoup de Comporta et de ses sublimes maisons traditionnelles, incarnation d’un bout du monde chic et largement convoité. Parmi les premiers à découvrir sa plage ourlée de rizières, le décorateur Jacques Grange qui y invite son cercle d’amis pour s’y ressourcer sous le ciel limpide de l’alentejo… Il y a une dizaine d’années, Françoise Dumas fut, elle aussi, conquise par l’endroit. Au sud de Lisbonne, ce site d’exception campé sur des dunes de sable, s’illustre par ses refuges estivaux en paille de riz et toit de chaume. « Curieusement j’y retrouvais
l’île d’yeu de mon enfance, confie-t-elle. J’ai vendu ma maison de Biarritz et j’ai cherché un endroit, ancré dans la vie quotidienne et pas trop loin de la mer. J’ai trouvé cette maison dans le village de Carvalhal, à l’abri d’une haie de lauriers blancs. Un repaire en tuiles tout simple et de
plain-pied. » Retour au « bon génie » Jacques Grange qui a posé son oeil et son talent sur cette rénovation. Accompagné par le galeriste Pierre Passebon et le paysagiste Louis Benech, la « Casa Françoise » a pris forme derrière sa belle façade chaulée de blanc. Les pièces reconsidérées avec baies vitrées se sont ouvertes au volume et au jardin. La paille tressée rappelle l’identité de la région, les objets chinés dans les environs illustrent la vigueur de l’art populaire portugais. Objets aux mille provenances, beaux livres, paniers marocains, tissus africains et grands coussins constituent des morceaux de vie souvent liés au Sud. Photo signée de l’ami Karl Lagerfeld, paire de fauteuils en bois pétrifié provenant du repaire de Pierre Bergé et d’yves Saint Laurent à Deauville, table basse en azulejos créée par Pierre Passebon sont autant de souvenirs d’amitiés de longue date. Discrète, éclairée, talentueuse orchestratrice de dîners en ville, Françoise Dumas réunit le « monde », détient entre ses mains les clés et les secrets d’une savante alchimie. Celle de la vie parisienne. La dame excelle dans l’art et l’esprit des belles associations et compose des tables comme un peintre choisit les couleurs de sa palette. De réceptions en soirées de gala, de premières de films en mariages couronnés, elle fait la pluie mais surtout le beau temps d’un Paris qui le lui rend bien. Des mondanités cultivées qui expliquent sa quête de simplicité et d’un jardin si secret.