Maison Côté Sud

OASIS CACHÉE

- PA R Marie-hélène Balivet P H OT OS Anthony Lannereton­ne

Au coeur d’avignon, La Divine Comédie réserve à ses hôtes une expérience épicurienn­e.

Secret d’initié au coeur d’avignon, La Divine Comédie réserve à ses hôtes une expérience empreinte d’un véritable épicurisme à la française. Une adresse privilégié­e que l’on se transmet en toute confidenti­alité…

Sous la silhouette du palais des Papes, le portail monumental semble monter la garde au seuil d’un monde inconnu. De fait, lorsque l’on pousse le vantail, on quitte l’ambiance urbaine de ce vieux quartier avignonnai­s pour plonger dans un autre univers, où la nature a repris ses droits. Mille nuances de vert composent des tonnelles ombreuses aux platanes géants, un véritable tableau impression­niste. C’est ce parc exceptionn­el, le plus grand jardin privé d’avignon, dit-on, qui le premier a séduit Gilles Jauffret et Amaury de Villoutrey­s, Parisiens partis à la recherche d’une maison dans le Sud. Bâtie sur l’emplacemen­t d’une livrée cardinalic­e, la maison, longtemps transformé­e en centre linguistiq­ue, attendait qu’on lui rende justice. Forts de leur expertise dans le patrimoine et la décoration, les deux amis s’attaquent au chantier. L’édifice est libéré, aéré, largement ouvert sur le jardin. La cage d’escalier est coiffée d’une vaste verrière, des fenêtres sont percées dans les murs intérieurs, multiplian­t les perspectiv­es et les jeux d’optique. Toutes les pièces sont redistribu­ées, cinq suites flanquées de leur salle de bain sont installées aux étages. Objectif : donner l’illusion que la future maison d’hôtes est une authentiqu­e demeure de famille. Gilles convoque le génie de la comédie, jamais très loin à Avignon, pour insuffler aux lieux une fantaisie un brin théâtrale, très XVIIIE siècle : passages dérobés, oculus indiscrets, décors inattendus suscitent partout la surprise. Un bestiaire fantastiqu­e prend possession des lieux : un éléphantea­u grandeur nature s’invite dans le salon, des singes jouent au chevet d’un grand lit et, échappées d’un décor de cinéma, des consoles à pattes de monstre accueillen­t le visiteur à chaque étage. Enfin, passionném­ent collection­neurs, les propriétai­res peuplent les pièces de leurs trouvaille­s érudites : deux cents tableaux régionalis­tes ornent la cage d’escalier, des séries de peintures vénitienne­s ou napolitain­es diffusent une piquante invitation au voyage… La maison tout entière prend l’allure d’un grand cabinet de curiosités, éclectique et mystérieux. Parallèlem­ent, le jardin est l’objet d’un long chantier. Gilles et Amaury l’imaginent comme un vaste appartemen­t végétal, où les pièces sont distribuée­s pour préserver l’intimité : une gloriette pour la lecture, un espace natation autour d’un bassin allongé, un Spa logé dans une folie… Plus d’une centaine d’espèces végétales sont repiquées, palmiers, micocoulie­rs, roseaux emmêlant leurs frondaison­s pour accueillir toutes sortes d’oiseaux. La Divine Comédie vit désormais sa propre vie, offrant à ses hôtes un camp de base privilégié pour découvrir les secrets d’avignon et de la Provence alentour. En plein coeur de la ville, et pourtant totalement ailleurs…

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