SAVOIR-FAIRE
Invitation de la maison Diptyque à suivre l’élaboration d’un photophore dans l’atelier du verrier Vincent Breed.
QUAND LA MAISON DIPTYQUE ENTRAÎNE DANS SON SILLAGE PARFUMÉ, DES OBJETS AUSSI INÉDITS QU’INSOLITES, LES CRÉATIONS SE SUIVENT MAIS NE SE RESSEMBLENT PAS. SURTOUT PAS. POUR MIEUX DÉSERTER LE RÉPERTOIRE DES OBJETS CONVENUS, ELLE PART EN ÉCLAIREUSE À LA RECHERCHE DE SAVOIR-FAIRE ET DE TALENTS À PARTAGER. ICI, UN PLISSEUR DE PAPIER, LÀ UN SOUFFLEUR DE VERRE… COMME CETTE INVITATION À SUIVRE L’ÉLABORATION D’UN PHOTOPHORE DANS L’ATELIER DU MAÎTRE VERRIER VINCENT BREED.
Souffleur de verre, habilleur de flamme, Vincent Breed questionne son médium et puise dans son approche aléatoire, la singularité de l’objet unique. La rencontre de Vincent Breed et du verre ne date pas d’hier. L’intimité entre l’homme et la matière est passée à un mode fusionnel. Elle a débuté par des études de design industriel, pour se prolonger par un passage aux Arts Décoratifs, qui s’en est suivi d’un compagnonnage auprès de grands maîtres verriers. L’artiste-artisan aborde aujourd’hui le verre comme un matériau d’art contemporain mais aussi comme un support d’expression plastique. Avec le temps, Vincent Breed s’est concentré sur le soufflage. Une pratique qui nécessite préparation et précision, autour d’étapes qui allient réflexion et dessins préparatoires. Après, forcément le temps est compté, le souffle comme le geste étant irréversibles. Se souvenir que les créations prennent forme à plus de 1000° et se figent en un tour de main. Jeu des couleurs, reflets, inclusions… complètent un répertoire en perpétuel renouvellement. Fidèle de la maison Diptyque, Vincent lève aujourd’hui le voile sur les coulisses d’une des créations de la Collection 34. Ce nom faisant référence à l’adresse de la toute première boutique, celle du 34 boulevard Saint-germain. À l’époque le trio fondateur, Christiane Gautrot, Desmond Knox-leet et Yves Coueslant y proposaient une collection de textiles et une sélection d’accessoires… Un « bazar à émotions » selon la formule maison. Bref, un drôle d’endroit, où l’on vient se frotter à l’insolite. Depuis 2014, dans le sillage de cet esprit éclectique, Diptyque édite des objets en séries limitées qui font appel à des inventeurs d’imaginaires. Pour mémoire, le photophore «Cristaux» qui fait écho aujourd’hui à «Murrines», «Moucheté» ou «Agate», tous créés par Vincent Breed dans son atelier de Brussieu. Pour ce projet, il a encore une fois poussé le verre dans ses ultimes retranchements. Avec « Murrines », il détourne une technique ancestrale de l’île de Murano, près de Venise. L’artisan découpe un bâton de verre où se mêlent plusieurs strates de matière colorée en fines tranches et, les appliquent de façon aléatoire sur le verre dépoli. Ainsi les murrines conservent leur éclat et contrastent avec le reste du photophore, dont la paroi est entièrement sablée. Autre proposition, le photophore « Moucheté », auquel il adjoint de petites inclusions de poudres bleutées dans le verre en fusion. Depuis longtemps les pierres semi-précieuses et les minéraux inspirent le maître verrier. Il intègre pour cela, dans la matière, des perles de verres et des pigments métalliques. Baptisée «Agate», la flamme joue d’effets spéciaux et hypnotiques. Quelle que soit la technique, le maître décline avec la même flamme ces écrins-diffuseurs de parfum et de lumière.