INSTALLATION
DES BÂTIMENTS « NOMADES », SIGNÉS PAR UNE ICÔNE DE LA MODERNITÉ. C’EST LE CADEAU DE LA FONDATION LUMA, PRÉSENTÉ AUX ATELIERS D'ARLES, SITE D’UNE VILLE EN MUTATION.
Les bâtiments transportables et transposables de Jean Prouvé s’installent à Arles, ville en mutation.
L’été nous avait déjà donné un avant-goût de la surprise, en pleines Rencontres de la Photo, disséminant dans le décor immense du Parc des Ateliers en chantier, quelques-unes de ces structures préfabriquées, créées entre 1939 et 1969. Posées là comme un grand jeu de Lego : l’ultime prototype en bois et acier pour l’entreprise d’emballage Ferembal, près de Nancy ; le bureau d’études des Ateliers J.prouvé à Maxéville ; l’école provisoire de Villejuif… comme autant d’ingénieux pavillons démontables de fer et de bois, témoignant du génie novateur de Jean Prouvé, ami des plus grands : Le Corbusier, Frank Lloyd Wright, Oscar Niemeyer, Mallet-stevens, Charlotte Perriand… Depuis, douze modules originaux fidèles aux plans de l’époque, se répondent à ciel ouvert et sous la voûte métallique de la Grande Halle. Un espace propice, aménagé dans une fonderie du XIXE siècle, qui donne à cette architecture d’habitation légère, tout son sens. Ni architecte, ni ingénieur, mais « constructeur », Jean Prouvé, ferronnier d’art, n’aura cessé dans une pratique socialement engagée, d’éprouver les techniques en accompagnant le progrès. Meubles, façades d’immeubles, maisons, pour répondre aux besoins les plus urgents, il lie les performances de la matière à une esthétique logique du bâti facile et rapide à monter. Avec une intention forte : produire des maisons aussi vite que Citroën produisait des voitures ! En différentes versions et différents usages, civile, militaire, voilà la petite série de maisons transportables produites à la fin des années 1930, les baraques pour l’armée préfabriquées en bois et en acier embouti, les hébergements provisoires pour réfugiés… Autant de conceptions audacieuses, innovantes, économes, humanistes, entre artisanat et industrie, qui rerouvent tout leur sens aujourd’hui. « Jean Prouvé, architecte des jours meilleurs », du mercredi au dimanche, de 11 heures à 18 heures, j us q u’ a u p r i nt e mps 2 0 1 8 . À lire. Le catalogue de l’exposition, éditions Phaidon/luma Foundation, et Prouvé de Nils Peters, éditions Taschen.