L’EAU D’IMAGINAIRE
RÉMINISCENCE OLFACTIVE. SOUVENIRS À FLOTS. FRAÎCHEUR SUR LA PEAU. DEUX MOTS ET UNE DESTINATION : PARISVENISE. LES IMAGINAIRES PRENNENT LE LARGE, SOUS LA BRISE DÉLICATE DES EAUX DE CHANEL. DES SENT-BON QUI PARLENT D’ÉVASION, D’HERBES FOLLES, DE BORD DE MER
«Des sons, des images, des souvenirs apparaissent… Les Eaux de Chanel, Paris-deauville, Paris-biarritz et Paris-venise, ne se contentent pas d’incarner des voyages immobiles. Elles sont empreintes de liberté », explique le parfumeur de la maison,
Olivier Polge. « Attention, rien est littéral. C’est plutôt, à chaque fois, l’idée que les citadins peuvent faire de ces desti
nations, à chacun son imaginaire. » Lui, est parti des lieux iconiques, étapes structurantes dans la vie de Gabrielle Chanel. Deauville où Mademoiselle ouvre sa première boutique de mode à 29 ans en 1913 et révolutionne les codes de la mode, la fin des corsets, des maillots une pièce, les débuts du jersey, d’une certaine androgynie. Puis ce sera Biarritz, la vie balnéaire, et Venise, cité de la renaissance après la mort tragique de son amant Arthur Capel, dit Boy. Elle se réfugie auprès de ses amis, Misia et son mari le peintre José Maria Sert, Paul Morand, Serge Diaghilev. Elle fait la connaissance d’une cité aux
confins des cultures de l’europe et de l’orient. Elle offre son visage au soleil de l’adriatique, se laisse à nouveau émouvoir par la lumière. Olivier Polge imagine l’eau la plus chaude et féminine des trois, un bouquet orientalisant. « Je voulais que l’on sente cette ouverture sur l’orient qui est aussi chez Chanel une évocation du baroque. La création de l’eau Paris-venise s’inspire autant du long périple en OrientExpress qui sépare la capitale française de la cité italienne, que
de la destination seule. » C’est un parcours introspectif, au coeur des émotions. Il suggère, par touche, les ors de l’orient dans une sensation ouatée. On pourrait presque parler d’une eau impressionniste. Les notes ambrées s’allègent, les fruits rouges estompent l’iris et le géranium, les agrumes rafraîchissent, le cèdre fuse. La fragrance mêle les accords, comme les imaginaires. Le flacon, dans son dépouillement, verre ultra-fin, bouchon de Bakélite, pompe invisible… laissent naître toutes les évocations…