Maison Côté Sud

BEAUTÉ D’UN AUTRE MONDE

-

Rapide visite du village avec Yiannis. Là,

vous avez l’église. Le plus haut clocher du Dodécanèse, très belle calade. Là, c’est la tour de l’horloge, offerte au village par des gens de l’île qui ont émigré aux États-unis, mais qui ne fonctionne pas. Avant la crise, Yiannis travaillai­t dans la pub, à Athènes. Depuis, il s’est associé avec une amie et a repris l’aretanassa, l’hôtel municipal de Chalki. Cette grande bâtisse rouge fut la maison d’un patron-pêcheur d’éponges : on voit encore, à son pied, les bassins où elles étaient lavées et préparées pour nos salles de bains. L’établissem­ent est simple, mais on y est bien. Il y a la gentilless­e de Yiannis, la vue stratégiqu­e sur le port, ou sur la myriade de petits bateaux qui partent pêcher à l’aube. Et la terrasse, où l’on mange crétois : le chef est de là-bas ! Derrière l’hôtel, une petite route longe trois moulins, vestiges du temps où l’île était encore fertile et cultivée. Mais un jour, l’eau de mer infiltra ses eaux souterrain­es, ce qui marqua la fin des cultures. Yiannis se souvient du temps où l’eau potable arrivait par bateau-citerne. Aujourd’hui, il y a la station de dessalinis­ation. L’avenir de ces îles, il en est persuadé, passera par les énergies vertes, le soleil, le vent, la mer. Plus loin, c’est la plage de Pontamos, bordée par une église bleu et blanc et un petit cimetière à la sérénité touchante. Puis la route monte, déserte, vers Chorio, le vieux village aujourd’hui abandonné qui vivait paisible, caché des pirates, à l’ombre du château des chevaliers de Saint-jean. Une balade qui, au sommet, offre au promeneur une vue exceptionn­elle, où l’île apparaît totalement lunaire, déserte et rugueuse, telle un gros animal marin. Puis retour sur la côte. La navette de Fedon Travel, toutes les heures ou presque, tournicote jusqu’à Kania Beach, mini-plage privée insérée dans un bijou de crique turquoise. Une poignée de parasols, quelques tables où manger des calamars frits ou des pâtes à l’oignon, la spécialité de Chalki.

« Vous êtes ici chez vous », affirme Garifalia, la propriétai­re. Et d’annoncer fièrement la nouveauté de l’été : des cours de plongée. C’est un peu le bonheur entre ciel et mer.

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France