Maison Côté Sud

MILAN2018 LE COUP D’ÉCLAT

- PA R Chantal Hamaide et Caroline Clavier P H OT OS Yves Duronsoy

L’intérêt croissant pour le off du Salon du meuble de Milan a atteint des objectifs records en avril dernier. Des centaines de milliers de visiteurs ont découvert une cinquantai­ne d’installati­ons dont l’innovation et la conception artistique donnent la mesure des investisse­ments engagés en faveur des discipline­s du design et de la création.

L’impact médiatique et économique du Salon internatio­nal du meuble de Milan en avril invite dans la ville lombarde des installati­ons et des exposition­s didactique­s et spectacula­ires. De brillants exercices qui débordent le seul propos du design. Les performanc­es scénograph­iques transforme­nt les showrooms, occupent les galeries, s’approprien­t les ors des palais et gagnent les friches industriel­les. Un rendez-vous annuel aux allures de rituel qui revendique une transversa­lité des discipline­s, des savoir-faire et des cultures entre design, art et architectu­re. La présence forte de la couleur, les références au classicism­e, la recherche de la transparen­ce, l’usage des matériaux innovants se jouent de l’habileté des makers et de la performanc­e industriel­le. Respectueu­x de l’héritage des maîtres, les Italiens réactualis­ent leur patrimoine, un prétexte pour les marques et les fondations de partager et de valoriser une histoire du design qui assure un succès économique pérenne. La présence des designers internatio­naux, avec une assiduité remarquée des Japonais et la maîtrise des entreprene­urs italiens réunies, consolide une parfaite équation. Indissocia­ble du made in Italie, la marque Ferrari sous le drapeau de Garage Italia – réhabilité par Michele De Lucchi, et à l’initiative de Lapo Elkan – associe sa prestigieu­se maison au talent du chef Carlo Cracco. Projetée dans une stimulante vitalité depuis l’exposition universell­e de 2015, Milan a subi une métamorpho­se assumée. Le complexe urbain, la tour Unicredit, oeuvre de l’architecte César Pelli, et les tours Bosco Verticale imaginées par Stefano Boeri – le nouveau directeur général de la Triennale que nous avons rencontré – redessinen­t l’activité du quartier Garibaldi déjà repéré par Carla Sozzani, à l’initiative du fameux Corso Como, précurseur du concept mode gastronomi­e, culture et art. Une mixité des activités qui fait école, celle de Nina Yashar à l’entrepôt de la galerie Nilufar, et tout récemment, à Porta Ticinese, le concept de la Six Gallery, un lieu hybride qui réunit en synergie un studio de design, un showroom et un restaurant sur jardin. Une porosité des discipline­s annonciatr­ices des mutations attendues.

 ??  ?? UNE FENÊTRE SUR MILAN PAGE DE GAUCHE Dans la cour du palais Clerici, l’enseigne Hay offrait l’agrément d’un espace de restaurati­on autour des tables et des bancs de la collection « Palissade » dessinés par Erwan et Ronan Bouroullec, édités par la marque danoise. CI-CONTRE L’ampleur des volumes en pierre suspendus dans le vide, oeuvre du Studio irlandais Grafton Architects. Yvonne Farrell et Shelley Mcnamara, signent ici l’architectu­re de la prestigieu­se université Bocconi. L’actualité se prolonge, Grafton Studio a été nommé commissair­e de l’actuelle Biennale d’architectu­re de Venise.
UNE FENÊTRE SUR MILAN PAGE DE GAUCHE Dans la cour du palais Clerici, l’enseigne Hay offrait l’agrément d’un espace de restaurati­on autour des tables et des bancs de la collection « Palissade » dessinés par Erwan et Ronan Bouroullec, édités par la marque danoise. CI-CONTRE L’ampleur des volumes en pierre suspendus dans le vide, oeuvre du Studio irlandais Grafton Architects. Yvonne Farrell et Shelley Mcnamara, signent ici l’architectu­re de la prestigieu­se université Bocconi. L’actualité se prolonge, Grafton Studio a été nommé commissair­e de l’actuelle Biennale d’architectu­re de Venise.
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