LES MAÎTRES ENPREMIÈRE LIGNE
Le off de Milan 2018 a cumulé la visibilité offerte à l’identité du modèle italien. Au-delà de l’hommage rendu aux maîtres italiens, ces manifestations ont permis de célébrer le sens de l’histoire et de vérifier la valeur de l’intemporalité.
HISTOIRE, TRADITION ET CULTURE
La culture du design en Italie est une affaire de transmission. L’héritage des grands maîtres, des grands entrepreneurs et des artisans de luxe a construit une excellence du projet design. L’ouverture au public de la villa Osvaldo Borsani, les rééditions chez Cassina de Frank Lloyd Wright, de Gerrit Thomas Rietveld, le récit de l’oeuvre de Gio Ponti dans la Galeria Sozzani à Corso Como, l’autorité pérenne d’angelo Mangiarotti et ses éditions chez Molteni, chez Olivari, chez Agapecasa et chez Karakter, le succès entériné de Gino Sarfatti, la multiplication des fondations en hommage à Vico Magistretti et à Franco Albini, ont prédominé sur la scène milanaise. En réunissant une centaine d’architectes et de designers pour choisir des objets anonymes à l’occasion du centenaire de la naissance d’achille Castiglioni, rassemblés dans la fondation, cette initiative a permis de faire partager à un large public une histoire de cinquante ans de design. Pour le designer Michele De Lucchi, héritier de ces maîtres: « La modernité n’a de sens que dans la conscience du passé. » En conviant quelques amis à développer des pièces de mobilier pour Bottega Ghianda dont il est le directeur artistique, ce dernier invitait le design à cohabiter avec les savoir-faire manuels d’exception. Cette fascination de l’artisanat habitait aussi Nina Yashar, qui a offert l’espace de Nilufar Depot aux travaux de la grande architecte Lina Bo Bardi.