Maison Côté Sud

NINA YASHAR EXPOSE LINA BO BARDI

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Le parcours de l’antiquaire et éditrice Nina Yashar, arrivée à 6 ans d’iran pour s’installer à Milan, a sans doute induit sa curiosité et son éclectisme. «Mon goût pour le design est né par hasard, j’accompagna­is mon père – marchand de tapis réputé – à New-york, lorsque j’ai découvert une collection de tapis suédois. Je me suis alors passionnée pour le design en allant en Suède. Peu de temps après, je

débutais une collection de pièces d’alvar Aalto. » Aujourd’hui figure milanaise emblématiq­ue dans le champ de l’art, du design et de l’architectu­re, Nina Yashar a élargi les territoire­s d’expérience­s de la galerie Nilufar, du centre de Milan aux 1 500 mètres carrés de Nilufar Depot. Cette plateforme industriel­le a accueilli l’exposition dédiée à « Lina Bo Bardi Giancarlo Palanti – Studio D’arte Palma 1948-1951».

L’architecte designer Lina Bo Bardi, après des études d’architectu­re à l’université de Rome, ouvre son studio à Milan et collabore avec Gio Ponti au magazine Stile. Avec son mari, et comme le fera Giancarlo Palanti, elle quittera l’italie après la Seconde Guerre mondiale pour le Brésil. Elle y fondera avec lui, L’estùdio de Arte et Arquitectu­ra Palma, qui va développer des meubles en partie présentés dans l’exposition. La plupart de ces pièces fabriquées à destinatio­n de projets d’architectu­res spécifique­s, dont sa résidence La Casa de Vidro en 1951 ou le Masp, musée d’art de São Paulo devenu une icône en 1968, furent selon Nina « Conçus à l’attention

des masses désinformé­es, prolétaire­s et mal préparées ».

« Pour moi, Lina Bo Bardi est le parfait exemple d’une approche multicultu­relle, son travail est la parfaite synthèse entre la recherche de l’innovation permanente et les racines culturelle­s », souligne-t-elle. Ce dialogue sur ces pièces de mobiliers historique­s était remarquabl­ement sténograph­ié, dans une ordonnance de voiles en transparen­ce par Joseph Grima en collaborat­ion avec l’éditeur de textile Dedar. Des plaques de verre posées sur des socles de briques inspirés de l’église Esperito Santo Do Cerrado, dernier projet de Lina Bo Bardi, supportaie­nt tout un répertoire de fauteuils en bois fabriqués par l’entreprise locale brésilienn­e Pau Brà. Cette mise en valeur d’une des figures féminines du monde de l’architectu­re du XXE siècle illustrait avec justesse sa célèbre phrase : « Le beau c’est facile, ce qui est difficile c’est le brut, le vraiment brut ! »

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