Maison Côté Sud

UN VISIONNAIR­E SEREIN

Le studio de Michele De Lucchi est apaisant. L’agitation milanaise du off ne trouble pas l’activité studieuse et silencieus­e des trente collaborat­eurs de MDL.

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VISITE CHEZ MICHELE DE LUCCHI

L’exposition « Earth Stations », dans les bureaux de la Via Varese, traduisait bien l’esprit maison : rébellion, ironie, vision. Des questions ouvertes sur le futur des villes, à partir de six scénarios. « Ma priorité aujourd’hui, c’est l’investigat­ion. La ville de demain fonctionne­ra sur de nouvelles formes de connexion qui vont modifier les conditions humaines et environnem­entales. » Les maquettes en 3D de ces nouvelles architectu­res, présentées dans l’exposition, dessinaien­t des infrastruc­tures proposant des interactio­ns fructueuse­s et des expérience­s sensoriell­es nouvelles, autour du travail, du temps libre et de la mobilité. « Le rôle du design, c’est de travailler

sur la culture générale du monde, c’est de pressentir l’époque », précise Michele De Lucchi. La définition même de « Earth Stations » est signifiant­e. Station, la gare, est l’endroit où il faut décider de partir. Une base de réflexion, une recherche figurative de la compréhens­ion du monde qui convie l’inconnu vers un idéal, où le potentiel technologi­que maîtrisé conditionn­e des évolutions environnem­entales et humaines vers une citoyennet­é planétaire. « Earth Stations », ce ne sont pas seulement des destinatio­ns mais des endroits pour un départ vers le futur. C’est une invitation à élargir notre terrain d’expérience­s. Michele De Lucchi est à l’aise à toutes les échelles, fort de son expérience d’éditeur avec Produzione Privata où les savoir-faire des artisans italiens étaient largement conviés. Il a, par ailleurs, répondu cette année à l’invitation de Ron Gilad, directeur artistique de Danese, et développé « Trespolo », une collection de chevalet. Dans la lignée des maîtres Enzo Mari, Bruno Munari ou Achille Castiglion­i, une vitalité sensible et ironique est à nouveau insufflée dans cette marque historique. Mais sa pluridisci­plinarité ne s’arrête pas là, sa nomination comme directeur du magazine Domus pendant un an est un nouveau pari. « Ce que j’ai compris pour faire un magazine, c’est qu’il faut une idée générale qui conduise tout avec le même point de vue sur l’objet. Pour moi tout est objet, un meuble, un bâtiment, un vêtement. Il faut parler de l’objet dans sa dimension intellectu­elle et émotionnel­le. » Architecte, designer, artiste, chroniqueu­r, Michele De Lucchi traverse les discipline­s, les expériment­e, les enseigne, avec une aisance bienveilla­nte et complice.

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 ??  ?? PAGE DE GAUCHE Portrait de Michele De Lucchi devant un fauteuil réalisé pour De Padova, et à gauche, un secrétaire-bureau pour Molteni. CI-DESSUS 1. Dans l’atelier de Michele De Lucchi une profusion de maquettes en bois, d’exercices sur la forme, de traces d’études, et de créations personnell­es racontent l’univers fécond du créateur dans un décor d’inventaire construit et poétique. 2. Sur une toile de fond de dessins et d’objets personnels, lampe Hermès dessinée par le designer.
PAGE DE GAUCHE Portrait de Michele De Lucchi devant un fauteuil réalisé pour De Padova, et à gauche, un secrétaire-bureau pour Molteni. CI-DESSUS 1. Dans l’atelier de Michele De Lucchi une profusion de maquettes en bois, d’exercices sur la forme, de traces d’études, et de créations personnell­es racontent l’univers fécond du créateur dans un décor d’inventaire construit et poétique. 2. Sur une toile de fond de dessins et d’objets personnels, lampe Hermès dessinée par le designer.

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