FRAÎCHEUR DE VUE
À Nice, accompagné de l’architecte turinois Piercarlo Dondona, un couple redonne vie aux dépendances d’une maison Belle Époque.
Aujourd’hui, malgré l’intense urbanisation, les collines de la ville cachent de belles demeures de maître. Très recherchées, elles évoquent un passé prestigieux et font souvent l’objet de réinterprétation. Particulièrement sensible à cette architecture, un jeune couple tombe sous le charme des quartiers situés sur les hauteurs de Nice. Ils décident d’acquérir les dépendances d’une belle bâtisse fin xixe. « C’était une occasion inespérée, malgré l’état d’abandon et les importants travaux de restructuration à prévoir. Nous nous sommes immédiatement projetés. Tout était à faire, mais le lieu présentait des avantages manifestes : au milieu d’une végétation dense, le silence et le calme régnaient malgré la ville toute proche ; la lumière jouait avec les grands volumes et l’immense terrasse
était inexploitée » souligne le couple. Avec Piercarlo Dondona, leur ami architecte, ils se lancent dans cette belle métamorphose. Ils commencent par le jardin. Distribué en terrasses reliées par une multitude d’escaliers de pierres, il est redessiné sur un seul niveau. Seuls, les grands arbres sont conservés et les anciens murs de séparation habillés de plantes à feuillage persistant. Greffe contemporaine, un bassin de nage traverse à présent le jardin dans toute sa longueur, au milieu d’agrumes centenaires. Ces importantes interventions n’ont pas abîmé ce lieu hors du temps, ni même son intimité. Piercarlo Dondona poursuit son intervention à l’intérieur. Le projet du trio est
de grande ampleur ; toute la distribution des espaces est reconsidérée. L’escalier qui réunit les deux étages pour atteindre le toit avec son solarium se révèle une véritable colonne vertébrale. Le rez-de-jardin est consacré à la partie nuit, tandis qu’à l’étage se développe la partie jour donnant sur l’immense terrasse. « C’est le coeur de la maison ; l’agencement des pièces a été déterminé en fonction de cet espace exceptionnel que nous apprécions été comme hiver et qui nous donne
l’impression de vivre en vacances permanentes » confie le maître de maison. L’intérieur reflète l’esprit du couple. Inconditionnels de l’architecte designer Carlo Mollino, ils ont choisi deux icônes de ce créateur des années 1950 aux multiples visages : « Reale », la table du coin repas en chêne rouvre avec un plateau en verre et les fauteuils du séjour « Gilda », en cuir et frêne. Elle, de son côté, affiche une passion pour le papier peint, et souhaitait associer les couleurs claires et les gris à des pans de murs aux motifs très présents. Leur choix se tourne vers la marque écossaise Timorous Beasties. Les tapisseries à sujets animaliers habillent avec force deux niveaux en noir et blanc, du couloir de l’entrée jusqu’à une paroi de l’espace à vivre, alors que la chambre de leur fille s’anime d’oiseaux. La maison continue d’évoluer. Nouvelles plantations au jardin, terrasse habillée de vélums… Sur les collines de Nice, l’esprit vacances est toujours de saison, été comme hiver.