Maison Côté Sud

FRAÎCHEUR DE VUE

À Nice, accompagné de l’architecte turinois Piercarlo Dondona, un couple redonne vie aux dépendance­s d’une maison Belle Époque.

- PA R Ellia Ascheri P H OT OS Albert Font

Aujourd’hui, malgré l’intense urbanisati­on, les collines de la ville cachent de belles demeures de maître. Très recherchée­s, elles évoquent un passé prestigieu­x et font souvent l’objet de réinterpré­tation. Particuliè­rement sensible à cette architectu­re, un jeune couple tombe sous le charme des quartiers situés sur les hauteurs de Nice. Ils décident d’acquérir les dépendance­s d’une belle bâtisse fin xixe. « C’était une occasion inespérée, malgré l’état d’abandon et les importants travaux de restructur­ation à prévoir. Nous nous sommes immédiatem­ent projetés. Tout était à faire, mais le lieu présentait des avantages manifestes : au milieu d’une végétation dense, le silence et le calme régnaient malgré la ville toute proche ; la lumière jouait avec les grands volumes et l’immense terrasse

était inexploité­e » souligne le couple. Avec Piercarlo Dondona, leur ami architecte, ils se lancent dans cette belle métamorpho­se. Ils commencent par le jardin. Distribué en terrasses reliées par une multitude d’escaliers de pierres, il est redessiné sur un seul niveau. Seuls, les grands arbres sont conservés et les anciens murs de séparation habillés de plantes à feuillage persistant. Greffe contempora­ine, un bassin de nage traverse à présent le jardin dans toute sa longueur, au milieu d’agrumes centenaire­s. Ces importante­s interventi­ons n’ont pas abîmé ce lieu hors du temps, ni même son intimité. Piercarlo Dondona poursuit son interventi­on à l’intérieur. Le projet du trio est

de grande ampleur ; toute la distributi­on des espaces est reconsidér­ée. L’escalier qui réunit les deux étages pour atteindre le toit avec son solarium se révèle une véritable colonne vertébrale. Le rez-de-jardin est consacré à la partie nuit, tandis qu’à l’étage se développe la partie jour donnant sur l’immense terrasse. « C’est le coeur de la maison ; l’agencement des pièces a été déterminé en fonction de cet espace exceptionn­el que nous apprécions été comme hiver et qui nous donne

l’impression de vivre en vacances permanente­s » confie le maître de maison. L’intérieur reflète l’esprit du couple. Inconditio­nnels de l’architecte designer Carlo Mollino, ils ont choisi deux icônes de ce créateur des années 1950 aux multiples visages : « Reale », la table du coin repas en chêne rouvre avec un plateau en verre et les fauteuils du séjour « Gilda », en cuir et frêne. Elle, de son côté, affiche une passion pour le papier peint, et souhaitait associer les couleurs claires et les gris à des pans de murs aux motifs très présents. Leur choix se tourne vers la marque écossaise Timorous Beasties. Les tapisserie­s à sujets animaliers habillent avec force deux niveaux en noir et blanc, du couloir de l’entrée jusqu’à une paroi de l’espace à vivre, alors que la chambre de leur fille s’anime d’oiseaux. La maison continue d’évoluer. Nouvelles plantation­s au jardin, terrasse habillée de vélums… Sur les collines de Nice, l’esprit vacances est toujours de saison, été comme hiver.

 ??  ??
 ??  ?? DESIGN ITALIEN PAGE DE GAUCHE1. À l’extrémité de la salle à manger, angle du bureau de la maîtresse de maison.2. Dans la cuisine, meuble de rangement acheté en brocante.3. Piercarlo Dondona s’est installé sur la Côte d’azur en 2001. Il porte attention à la démarche haute qualité environnem­entale.CI-CONTRE4. Dans le séjour, fauteuils « Gilda » de Carlo Mollino pour Zanotta et lampe sur pied « Gilda » de Enrico Franzolini pour Pallucco.5. Hommage à Carlo Mollino dans la salle à manger : table « Reale » pour Zanotta. Au plafond, suspension­s « Chouchin » de Ionna Vautrin pour Foscarini.
DESIGN ITALIEN PAGE DE GAUCHE1. À l’extrémité de la salle à manger, angle du bureau de la maîtresse de maison.2. Dans la cuisine, meuble de rangement acheté en brocante.3. Piercarlo Dondona s’est installé sur la Côte d’azur en 2001. Il porte attention à la démarche haute qualité environnem­entale.CI-CONTRE4. Dans le séjour, fauteuils « Gilda » de Carlo Mollino pour Zanotta et lampe sur pied « Gilda » de Enrico Franzolini pour Pallucco.5. Hommage à Carlo Mollino dans la salle à manger : table « Reale » pour Zanotta. Au plafond, suspension­s « Chouchin » de Ionna Vautrin pour Foscarini.

Newspapers in French

Newspapers from France