Maison Côté Sud

Merveilles monumental­es

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LES MONUMENTS DE TOULOUSE RACONTENT SES HEURES DE GLOIRE. EXPLOSION DU GOTHIQUE MÉRIDIONAL : LES COUVENTS DES AUGUSTINS, ET SURTOUT DES JACOBINS, ONT LA PALME ! ÂGE D’OR DU PASTEL, AVEC L’HÔTEL D’ASSÉZAT QUI SERT D’ÉCRIN HORS DU COMMUN AUX OEUVRES DE LA FONDATION BEMBERG. ORGUEIL DE LA BELLE ÉPOQUE, ENFIN, AVEC LA SALLE DES ILLUSTRES DE L’HÔTEL DE VILLE OÙ LES HÔTES DE MARQUE SONT REÇUS, OÙ LES TROPHÉES DU RUGBY SONT BRANDIS ET OÙ LES TOULOUSAIN­S SE MARIENT AUJOURD’HUI. MARIAGES HEUREUX

Dorures et angelots animent la salle des Illustres de l’hôtel de ville. Un peu de poudre aux yeux aussi, car elle serait une version XIXE – voile de béton sur charpente métallique et colonnes en stuc imitation marbre – du palais Farnèse de Rome. Aux beaux jours, les mariages y défilent. Les couples attendent leur tour dans la salle Henri Martin, qui a peint une Toulouse encore paysanne et de jeunes intellectu­els, dont Jaurès, en balade sur les quais de la Daurade. Au fond de la galerie, les invités admireront la majestueus­e Entrée du pape Urbain II à Toulouse par Benjamin Constant, La Belle Paule (de Viguier) peinte par Henri Rachou et se reposeront l’oeil avec les silhouette­s potelées de Paul Gervais.

SALLE DES ILLUSTRES

Pas de projet nuptial à l’horizon? Suivre alors les visites guidées de l’office de tourisme, avec la jeune guideconfé­rencière Sarah Chandioux.

PERLE ARCHITECTU­RALE

Les jacobins ou dominicain­s, c’est le premier ordre mendiant qui s’installe à Toulouse et, au début du XIIIE siècle, il a le vent en poupe. Les fidèles accourent. Une rénovation du couvent s’impose. Ce sont ces hautes colonnes, prévues pour séparer les frères des fidèles, qui coupent le souffle aujourd’hui dans la nef. Surtout celle du chevet, d’où jaillissen­t les vingtdeux nervures du fameux palmier des Jacobins. Un clocher octogonal en brique rose, perle de style gothique méridional, veille sur un cloître paisible de la même époque. Un bijou architectu­ral, que Napoléon traitera par le mépris. Chevaux en bas, militaires à l’étage : il en fera une caserne. Mérimée et Violletle-duc rendront au couvent sa beauté épurée, qui en fait un écrin de choix pour les oeuvres du Printemps de septembre, le festival d’art contempora­in toulousain. L’ordre mendiant, mais très lettré, qui contribua à fonder l’université de Toulouse et avait fait du couvent un lieu d’étude et de spirituali­té, serait heureux de voir qu’aujourd’hui leur cloître, symbole du jardin d’éden, reste un paradis pour les étudiants, qui viennent y réviser au calme sous ses galeries.

COUVENT DES JACOBINS

En été, au Gargouille Café, on s’offre un thé ou un gâteau médiéval face au cloître. Brique rose et cyprès : téléportat­ion en Italie garantie !

ROSE BRIQUE ET BLEU PASTEL

Riche marchand de pastel, Pierre d’assézat demande en 1555 à Nicolas Bachelier de lui dessiner un hôtel particulie­r empilant les styles dorique, ionique et corinthien comme la Cour carrée du Louvre. De quoi épater la galerie. Ce palais urbain hors du commun, qui abrite également les sociétés savantes toulousain­es, dont l’académie des Jeux floraux, doyenne des institutio­ns littéraire­s d’occident, la ville de Toulouse le proposa à Georges Bemberg, un riche industriel et bienfaiteu­r passionné, vivant entre Paris, New York et Buenos Aires. À la fin des années 1980, il cherche un lieu où préserver et montrer au public sa collection de peintures anciennes et modernes. Depuis, on se promène dans la Fondation Bemberg de Cranach à Manet, de Canaletto à Pissaro, de Véronèse à Vlaminck et de Boucher à Bonnard. Cet automne, on y découvrira aussi la collection d’ anneGr une rS ch lumberger.P ourla Fondation des Treilles, du nom de son domaine dans le Var, cette esthète et mécène des sciences, de la musique et des arts avait réuni de nombreuses oeuvres de Max Ernst et Victor Brauner, mais aussi Takis, Giacometti, Léger et Picasso.

FONDATION BEMBERG

Jusqu’au 1er novembre, «De l’autre côté du rêve» ou les collection­s de la Fondation des Treilles dans une scénograph­ie colorée signée Constance Guisset.

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CI-DESSUS 1. Entrée du pape Urbain II à Toulouse, peinte par Benjamin Constant, qui étudia aux Beaux-arts de Toulouse. Le pontife et la brique, en pleine lumière ! 2, 4. Les Faucheurs, par Henri Martin, font face aux Bords de la Garonne dans une longue salle où le peintre disait avoir « étalé de la vie et du rêve ». 3. Sous une avalanche d’ornements, on célèbre ici vingt à vingt-cinq mariages les samedis aux beaux jours. 5. Au plafond, La Couronne de Toulouse : la ville et ses muses par Édouard Debat-ponsan.
5. CI-DESSUS 1. Entrée du pape Urbain II à Toulouse, peinte par Benjamin Constant, qui étudia aux Beaux-arts de Toulouse. Le pontife et la brique, en pleine lumière ! 2, 4. Les Faucheurs, par Henri Martin, font face aux Bords de la Garonne dans une longue salle où le peintre disait avoir « étalé de la vie et du rêve ». 3. Sous une avalanche d’ornements, on célèbre ici vingt à vingt-cinq mariages les samedis aux beaux jours. 5. Au plafond, La Couronne de Toulouse : la ville et ses muses par Édouard Debat-ponsan.
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CI-DESSUS 1, 2. Cloîtres habités, aux Jacobins (à gauche) et aux Augustins. 3, 4. Pour le Printemps de septembre 2018, Sarkis a installé aux Jacobins ses Mesures de la lumière, néons suspendus à une corde à treize noeuds, instrument de mesure médiéval. 5. À l’hôtel d’assézat, la brique et la pierre chantent la gloire de l’architecte Nicolas Bachelier et du marchand pastelier Pierre d’assézat. 6. Prêtés par la Fondation des Treilles à la Fondation Bemberg, les moutons de François-xavier Lalanne et les toiles de Joseph Sima.
6. CI-DESSUS 1, 2. Cloîtres habités, aux Jacobins (à gauche) et aux Augustins. 3, 4. Pour le Printemps de septembre 2018, Sarkis a installé aux Jacobins ses Mesures de la lumière, néons suspendus à une corde à treize noeuds, instrument de mesure médiéval. 5. À l’hôtel d’assézat, la brique et la pierre chantent la gloire de l’architecte Nicolas Bachelier et du marchand pastelier Pierre d’assézat. 6. Prêtés par la Fondation des Treilles à la Fondation Bemberg, les moutons de François-xavier Lalanne et les toiles de Joseph Sima.
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