De Gaillac au vaste monde
DE GAILLAC, IL FAUT ENCORE TOURNER DANS LES VIGNES JUSQU’À L’ATELIER DE JONATHAN SOULIÉ. NE L’IMAGINEZ PAS COUPÉ DU MONDE POUR AUTANT. CAR, S’IL AIME TRAVAILLER ET CRÉER LOIN DU BRUIT, CE DINANDIER A UNE CONSCIENCE AIGUË DE LA BEAUTÉ ET DE LA RARETÉ DE SO
LE FILON CUIVRE
Parce qu’il voulait travailler le métal à ses heures perdues, Jonathan Soulié se rend à Durfort, dans le Tarn, où s’exerçait le beau métier de dinandier. Là, le dernier artisan du village vivote en faisant des bassines et n’est guère disposé à l’aider. Mais, en voyant son atelier inchangé depuis un siècle, sa cascade d’eau et son atmosphère sombre, Jonathan est émerveillé et attristé à l’idée que ce patrimoine disparaisse. En quatre mois, il prend sa décision : il va apprendre ce métier rare auprès d’un Maître d’art, et créer des objets d’exception. Quelques mois de travail acharné à l’atelier et le succès arrive. À la biennale Révélations 2019, son vase «Fragrance» est lauréat régional du concours d’ateliers d’art de France.
JONATHAN SOULIÉ, DINANDIER
Expositions, du 8 au 11 octobre au Centre national de la danse de Pantin, et à la Nef de Montpellier, du 23 nov. au 4 janvier 2021.
CI-DESSUS 1. Vivre à Gaillac et s’exporter dans le monde entier, c’est le pari de Jonathan Soulié. Ce gaillard en tablier de cuir réalise des pièces « simple feuille » d’une grande délicatesse. 2. Les dinandiers fabriquent pour la plupart des casseroles, d’autres sculptent, Jonathan Soulié a opté pour les Arts décoratifs en créant des pièces qui repoussent les limites techniques, comme cette coupe excentrée. « En étant inventif, dit-il, on peut faire évoluer un métier apparu chez nous à l’époque d’astérix. »