LES CONSEILS ÉCLAIRÉS DES PROFESSIONNELS
DANS L’ANCIEN, POUR ÉVOLUER DANS UN ENVIRONNEMENT BAIGNÉ DE LUMIÈRE, IL FAUT BIEN SOUVENT EN PASSER PAR LA CASE CHANTIER DE RÉNOVATION. DE LA CRÉATION D’OUVERTURES AUX FINITIONS, TOUS LES CONSEILS ET ASTUCES À PRENDRE EN COMPTE AVANT DE SE LANCER.
Plus d’espace, plus de bien-être, une meilleure valorisation du bien à la revente... La lumière est l’un des essentiels de la maison du x xie siècle. « Pour une grande majorité des Français, vivre dans une maison lumineuse est primordial. D’ailleurs, 97 % d’entre eux considèrent que c’est un critère déterminant dans le choix d’un logement », affirme Jean-louis Orio, délégué national Trabeco. Ce constructeur de maisons individuelles haut de gamme et sur mesure a fait de la gestion de la lumière naturelle une signature. En revanche, dans les maisons anciennes, longères et autres bâtisses traditionnelles de nos régions, la question de la clarté n’a bien souvent pas été pensée en amont. Pour apporter de la lumière et sculpter les volumes, il faut alors envisager des travaux de rénovation plus ou moins importants. « Mieux vaut parfois démolir ce qui a été mal pensé à l’origine pour repartir sur une base efficiente », prévient d’emblée Thomas Notredame, architecte spécialisé dans la rénovation de l’habitat ancien chez Athome Architecture. Pour autant, selon lui, il ne faut pas faire table rase de tout l’existant, mais bien réaliser un état des lieux détaillé pour prendre les meilleures décisions et valoriser l’existant.
Des ouvertures bien pensées
Les pros du bâtiment sont unanimes : pour apporter de la lumière à une maison ou à un appartement sombre, il faut d’abord créer des ouvertures sur l’extérieur. Mais pas n’importe comment ! « En tant qu’architectes, nous avons une vision globale. Ainsi, la création de larges baies vitrées ne doit pas se faire au détriment du confort de vie », affirme Guillaume Anrys, de l’agence Guillaume Anrys Architecte. Alors, attention en premier lieu à •••
l’orientation de la maison et à son exposition. Au nord, mieux vaut privilégier de petites ouvertures pour une atmosphère cosy, tandis qu’au sud et au sud-ouest, on privilégiera de grandes ouvertures. Pour éviter les surchauffes de l’été et les déperditions d’énergie en hiver, Thomas Notredame conseille de veiller à la qualité des matériaux choisis. Les vitrages avec films solaires ou gaz spécifiques intégrés, voire les triples vitrages, représentent certes un budget mais ont un vrai impact sur le bien-être au quotidien et sur les factures d’énergie. « C’est particulièrement important dans les combles», remarque-t-il. Son astuce « green » : planter des arbres à feuillage caduque, dont la touffeur va diminuer le rayonnement du soleil sur les baies vitrées en été, et qui, dénudés l’hiver, laisseront passer au maximum la lumière.
Dehors/dedans
« Il est intéressant de repenser le rapport à l’extérieur », renchérit Guillaume Anrys. Quitte à retravailler les volumes d’une toiture pour que les fenêtres ou lucarnes offrent une vue vers l’horizon plutôt que sur le ciel. Il ne faut pas hésiter à « cadrer » la vue, tant pour l’esthétique que pour veiller à l’intimité, en plaçant des parties vitrées en hauteur par exemple. Cette dernière notion doit être prise en compte à l’intérieur aussi. « Tout l’intérêt de l’aménagement intérieur est de faire profiter l’ensemble de la maison de l’apport de lumière. Pour cela, il faut décloisonner, mais sans perdre en intimité », affirme l’architecte. Idéales, les verrières intérieures d’atelier ont le vent en poupe. « Pensez aussi à celles en bois inspirées des maisons anciennes, ou en verre armé ou opalescent, très intéressantes pour une salle de bains, une chambre », poursuit-il. Même travail sur les différents niveaux de la maison. « Il faut ouvrir au maximum, jouer sur des doubles hauteurs », décrit Thomas Notredame. Enfin, même dans une pièce de vie traversée par la lumière naturelle, •••
il ne faut pas faire l’impasse sur l’éclairage artificiel. « Il participe à construire le lieu et il est très important de réf léchir aux plans électriques au début de la rénovation », souligne Marion-agnel-guidoni, architecte d’intérieur, qui privilégie dans ses projets une lumière chaude et indirecte, réglable grâce à un variateur en fonction des ambiances recherchées.
Des détails qui font la différence
Enfin, les choix en termes de matériaux, d’harmonies de couleurs, et même d’accessoires ont aussi un rôle à jouer pour obtenir un intérieur lumineux et agréable à vivre. Ainsi, Léa Toutlemonde, décoratrice d’intérieur, recommande de poser le parquet dans le sens de la lumière pour optimiser sa diffusion, ou de privilégier faïences brillantes et façades de mobilier laquées et épurées. Côté peintures, elle propose de piocher dans une palette de teintes claires, mais chaudes. « On opte ainsi pour un blanc avec une pointe de jaune plutôt qu’une de bleu », détaille cette pro de la déco. En revanche, elle invite à oser les contrastes forts, qui mettent étonnamment l’accent sur la lumière, à l’instar du « black&white ». Et à penser à un vrai allié lumière, le miroir, pour réveiller une entrée sombre ou même une cuisine : utilisé en crédence, il démultiplie les ref lets et crée de nouvelles perspectives. Preuve que chaque détail compte !