FORÊT DE RAMBOUILLET
Sur la route de l’Ouest, au coeur du parc naturel régional de la Haute Vallée de Chevreuse, une famille éprise de chevaux a mis pied à terre dans une longère, rénovée de fond en comble. Une échappée aux horizons larges.
Mise en lumière. Une longère romantique qui vit au rythme des chevaux.
Doublés à l’étage, 150 mètres carrés longitudinaux : belle enfilade pour faire galoper des fenêtres et autant d’ouvertures au vert, entre champs et forêt. « Le parti pris architectural est
une travée de lumière dans la nature » , résume Sylvie Noble, qui a présidé cette rénovation bucolique dans ses grandes – quoique petites – largeurs. Pour la déshabiller de ses atours vernaculaires, la longère a été complètement désossée, mise à nue jusque dans les encadrements de fenêtres. « Originellement arrondies, leurs formes manquaient de moder
nité : elles ont été remplacées par des baies vitrées de style atelier » , précise la diplômée de l’école Camondo. Celles-ci sont particulièrement lumineuses sur le mur pignon, où elles se superposent à l’horizontale d’une poutre en métal. Ouverte sur une plantureuse terrasse, cette extrémité plein sud irradie la cuisine, conçue sur mesure pour accentuer la fluidité radicale du rez-de-chaussée, aussi brute que sophistiquée : en lieu et place de couloir, les pièces à vivre alignent une circulation spatiale, au fil du parquet et des poutres en chêne clair. Entre l’îlot en béton, polyvalent au quotidien, et la table vintage, plus officiellement dévolue aux repas, des placards prennent de la hauteur avec des usages bien pensés ; pendant que des portes très accessibles dissimulent l’électroménager, d’autres niches offrent leur stockage dans un fondu noir bleuté, estampillé Blue Hague par Farrow & Ball. Puis, réchauffé d’une cheminée d’époque, le salon redouble de douceur dans des tonalités lin. Dans l’entrée, enfin, un escalier donne d’emblée la mesure de cette appropriation des lieux, optimisant sa voûte sarrasine à 180 degrés. Alors que les chevaux de la famille sont en pension au grand air, les parents et leurs deux enfants disposent de leur pré carré surélevé, tout en faisant une place aux amis. « Grande et belle, chacune des quatre chambres dispose d’un dressing et d’une salle de bains, commente l’architecte d’intérieur. Réalisé en medium peint par l’entreprise de travaux généraux, le mobilier fait, là encore, partie intégrante du projet, têtes de lits comprises. » À tous les niveaux, ce choix de vie est une réussite. Graphiste de métier, Sophie Marchand s’est découvert une passion pour la décoration in situ ; après ce premier chantier, elle cultive cette conversion professionnelle dans l’ancienne grange du vaste jardin, elle aussi rénovée dans les règles de l’art. Depuis l’orée de Saint-Léger-en-Yvelines, son mari, lui, monte chaque jour son scooter pour rallier son bureau… Où mène une passion équestre !