RESTAURANT
AVEC SON TIERCÉ GAGNANT – L’IMAGE, LE GOÛT, L’ESPACE –, LE BISTROGRAPHE CASSE LES CODES ET DÉPOUSSIÈRE L’ART DE LA CONVIVIALITÉ. UN HAVRE URBAIN AUX SÉDUCTIONS PLURIELLES.
Lieu, image, goût, le Bistrographe casse les codes et dépoussière l’art de la convivialité.
Difficile de décrire l’itinéraire de Jacdemars, tant l’homme est multiple… Décorateur, photographe, bourlingueur, musicien, cuisinier et bien sûr Phocéen, le porteur de ce pseudo mène sept ou huit vies en même temps. Hybride, à l’image de son nouveau lieu, le Bistrographe. Une constante imprègne son parcours : l’envie de créer et de se propulser « à la rencontre des gens ». D’un atelier de déco, dédié au bois flotté, au Café Lulli, îlot gourmand cher au souvenir des Marseillais, les chemins empruntés par Jacques sont inattendus et sous-tendus par ses passions intimes – la photo, la musique, le goût du renouveau. « Après l’aventure du Café Lulli, je voulais un endroit plus vaste, un lieu de vie, décloisonné, où l’on pourrait venir travailler, déjeuner, boire un verre, découvrir une expo photo ou participer à une soirée musicale… » Boulevard de la Corderie, une occasion se présente, l’ancien Guitarshop, 150 mètres carrés de local vide, sur deux niveaux : l’idéal pour faire coexister les deux faces du Bistrographe, galerie et bistrot. Débuté en septembre 2016, le chantier dure deux mois, durant lesquels Jacdemars brise les faux plafonds, dégage une énorme poutre – un ancien mât de galère – à laquelle il suspend des balançoires, maquille les murs de gris, de chocolat, de vert pistache… Des artisans inspirés apportent leur touche (Greg & Co, Ludmila et Frédérique de La Boulangerie), et bientôt l’espace s’anime de trouvailles, comme ce canoë inuit, qui vient s’ancrer au plafond… À la barre du Bistrographe depuis quelques mois, Jacdemars navigue d’expositions en sessions jazzy, de cours de cuisine en ateliers photos, organisés avec son complice Philippe Houssin. Chaque matin, son huitième avatar, le cuisinier autodidacte, retrouve son piano pour composer un menu à l’ardoise « frais maison » : le plat du jour, tartes salées et sucrées (dont les mythiques tartes citron et poire-chocolat du Café Lulli), salades et veloutés de saison… Deux jeudis par mois, le Bistrographe s’ouvre à tous ceux qui veulent partager de la musique. Et quand Jacques prend le temps de rêver, il s’imagine éditeur, écrivain peut-être. Une idée à creuser dans sa neuvième vie… Du 23 octobre au 15 décembre, le Bistrographe expose la Méditerranée du photographe Yves Jeanmougin.