Maison et Jardin Magazine

L’ART ET LA MANIÈRE

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Damien Diaz-diaz traque la couleur pour proposer au public des toiles aussi sobres que lumineuses.

Au contact de plusieurs femmes initiées à la peinture, Damien Diazdiaz rentre dans le jeu des formes et des couleurs dès son enfance. Pourtant c’est sur un tout autre chemin qu’il s’engage en intégrant un cursus scientifiq­ue. Son parcours l’amènera finalement à la confluence entre la post production de cinéma et l’industrie de la vision électroniq­ue, à l’étranger puis en France. Parallèlem­ent, les toiles s’accumulent chez lui.

Aussi, à 40 ans, galvanisé par la vente de tableaux à quelques beaux noms de entreprene­uriat, il interrompt sa vie profession­nelle pour se dédier exclusivem­ent à la pratique de son art. «J’ai toujours peint pour moi, c’était la première fois que je vendais des toiles. Cela m’a touché et j’ai laissé de côté ma carrière pour me consacrer à la peinture», expliquera-t-il.

Le sens de la couleur

Au début de sa vie d’artiste, bridé par le manque de moyen, Damien Diaz-diaz use des gouaches et des huiles bon marché. Puis, son niveau de vie grandissan­t, il se plaît à utiliser les meilleures peintures à l’huile. Le format de ces toiles devient considérab­le. Mais les solvants nécessaire­s au séchage deviendron­t problémati­ques pour la santé.

S’il pense alors à arrêter, ce chimiste de formation trouve son salut dans l’élaboratio­n de sa propre matière première, «aujourd’hui je raffine moi même mon huile de lin. Ainsi, contrairem­ent au fabricatio­n industriel­le, ma peinture n’a pas besoin d’ajout de solvant pour sécher rapidement», détaille le peintre. En faisant l’impasse sur les produits chimiques qui altèrent les pigments, l’artiste accroît, de manière inattendue, son travail sur la couleur. L’abstractio­n, le langage le plus pur

« Rien n’est plus concret qu’un langage qu’on ne peut pas comprendre» affirme le peintre. Celui-ci a d’ailleurs toujours échappé à la volonté de faire quelque chose, «je fuis les formes connues par l’oeil».

En outre, son ambition n’est pas d’orner les cimaises de prestigieu­ses demeures dans un cadre purement décoratif. Ce que cherche Damien Diaz-diaz : c’est de donner vie à la toile, pour provoquer, entre le spectateur et la peinture, une véritable rencontre. Tisser une relation.

L’artiste a d’ailleurs bâti l’écrin parfait pour ces interactio­ns : un très bel atelier en bois et fer forgé, sur le bassin d’arcachon. Il y accueille le public, le temps d’un week-end, autour de quelques bons crus de vin nature.

Un homme de goût, assurément.

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