MAÎTRE DE L’EXIGENCE
Diplômée de l’école des arts appliqués de la ville de Paris, professeur d’arts plastiques, Nicole Agius Maurel manie l’art des laques contemporains avec brio. Nés d’une association entre une technique ancienne chino-japonaise, et de supports constitués de matériaux nouveaux, ses laques sont la finalité d’un coup de foudre
pour cet art mystérieux et fascinant.
Simple et utilitaire à ses origines le laque est devenu au fil des siècles un art à part entière et fait désormais partie des Arts Plastiques au même titre que la gravure ou la peinture. Pour Nicole Agius Maurel le travail du laque est une quête du beau, de l’harmonie et de la lumière. Un art exigeant qui demande patience et persévérance pour en acquérir toute la technique pour mieux ensuite l’oublier, sans la négliger, afin de laisser place à la créativité de l’artiste. L’art du laque est une forme de révélation, une ouverture à l’indicible, porteur de rêves et de lumière, un langage universel pouvant toucher tout être sensible à la beauté, quel qu’il soit.
« C’est en entrant pour la première fois à l’école des Arts Appliqués de la Ville de Paris, atelier de laque Paul Cressent, que j’eus le coup de foudre pour cet art. Mais mon maître en la matière fut Antoine Bourdelle qui sut m’inculquer la recherche d’un moi intérieur. » Patience, exigence et splendeur
L’exigence du laque ne pardonne pas l’erreur. Tout passe par la préparation du support, réclamant de longs moments de ponçage avant de passer les multiples couches de finition, jusqu’à ce qu’un simple panneau de bois se transforme, après un travail certain, en un objet précieux et unique, porteur de rêves et de lumière. C’est dans son atelier versaillais que Nicole réalise ses laques. Tout d’abord les travaux sur papier et tout particulièrement le Sumi-e, une peinture à l’encre chinoise. Puis le « carton » où va se définir la composition et les diverses zones de l’oeuvre finale ainsi que le panneau à laquer. Enfin, en se guidant sur le « carton », elle applique sur le support longuement préparé, feuilles d’or, de cuivre, d’argent et les oxydes sans oublier d’étendre sur les autres parties les mélanges de laque et de pigments qui donnent les couleurs choisies par l’application de différents glacis. Il faudra encore maintes couches de vernis pour voir naître enfin l’oeuvre finale dans toute sa splendeur.