TOUT EN TRANSPARENCE !
Diplômée de la prestigieuse école des arts appliqués à Limoges, Roselyne fait ses premières armes dans la céramique. Elle dessine pour les porcelainiers de Limoges, peint sur des objets qu’elle achète. Tout ce qui se rapporte au dessin et à la matière la captive « je ne me suis jamais demandée ce que j’avais envie de faire, je l’ai toujours su » souligne l’artiste. Mais les vecteurs d’émotion sont multiples. Pour Roselyne, ce sera le verre. Un matériau qu’elle n’a pas choisi, d’après ses dires, mais qui s’est imposé à elle, « quand j’ai découvert ce medium qui se transforme par le feu, ça m’a absolument fascinée ! Déjà par le fait qu’on découvre le résultat à la fin de la cuisson. De plus, à la différence de la céramique, le verre a cette particularité de renvoyer un reflet différent selon la lumière et l’heure de la journée ».
Un travail délicat
Cette matière minérale, « qui nous relie à la croûte terrestre », Roselyne la transforme via une technique appelée « fusing ».
Elle commence par préparer ses plaques de verre, en les émaillant à l’aide de poudre de verre mélangée à des oxydes métalliques. Telle une peintre, elle construit ensuite ses tableaux, en superposant des couches de verre dans lesquelles elle inclut différents matériaux (or, platine, argent, terre, émaux). Il y a quelques années grâce à une erreur de cuisson elle découvre la dévitrification, un défaut du verre qui est devenu pour elle un champ de recherche. L’artiste enfourne enfin ses oeuvres, en respectant scrupuleusement les paliers de cuisson, nécessaires à la fixation des couleurs. Tout en nuances, le résultat est absolument fascinant.
Tiphaine Samoyault, romancière, nous parle de sa vision du travail de Roselyne : « Les tableaux, certains objets de Roselyne B suspendent le mirage, transforment l’instant imprenable en durée. On est devant eux poings serrés comme pour retenir l’illusion. Elle va disparaitre, non, et l’on peut voir ce que l’on a cru voir. L’eau coupante, la terre qui brûle et les reliefs de l’air. »
Artiste verrier depuis 40 ans, Roselyne Blanc Bessière propose, sur des supports vitrés, des oeuvres délicates inspirées par la nature.
La nature comme modèle
Roselyne y puise son inspiration, dans les émotions qu’elle lui inspire : « mes tableaux ne sont pas vraiment des paysages, j’y livre ma vision de la nature en quelque sorte » A cela s’ajoute une très ancienne passion pour la peinture.
Et manifestement son travail plaît ! L’artiste expose dans son atelier à Rodez et dans toute la France (Paris, Strasbourg, Toulouse, St Brieuc, Issoir… ). De même, pour défendre sa discipline, elle a créé avec son époux et d’autres verriers l’association Dare d’art présente à l’échelle nationale.
Elle est depuis 2015 Officier des Arts et des Lettres.