TOUTE LA SENSUALITÉ DU grès
Chez elle, les éléments dansent, virevoltent. Les volumes les plus lourds se parent d’une légèreté poétique. La force rencontre la grâce. Les oeuvres de Yael Dansault jouent sur les contrastes. La céramiste sait provoquer l’interrogation de ceux qui contemplent ses réalisations. De ce questionnement, se dégage une émotion palpable. C’est une reconnexion. La rencontre du grès, matière qu’elle aime pardessus tout travailler, et de l’eau, comme dans ses installations « Volumes flottants » et « Galets flottants », renvoient à un état primordial où l’être se dégage dans toute son authenticité.
Artiste libre Dans son atelier, elle cherche, expérimente, va vers cette vérité qui se cache en toute chose. Mais, en même temps, le lieu lui permet d’échapper au réel, pour peut-être encore mieux l’appréhender. « Le choix de la céramique semble découler d’un passé, mes grands-parents étaient agriculteurs, et de racines étroitement liés à la terre et aux transformations de la matière, explique-t-elle. D’abord, il y a eu la fascination pour le façonnage au tour: compromis d’équilibres sensuels où cohabitent maintien et souplesse. Puis la découverte du feu : l’écoute et l’observation de ce compagnon capricieux et sensible qui apporte pérennité et personnalité unique aux pièces. La plasticité de l’argile crue et sa dureté après cuisson me plaisent et m’offrent une grande liberté d’expression. Le respect d’une technique artisanale et l’acceptation des aléas survenant au cours du faire constituent mes lignes de conduite à l’atelier. »
Les oeuvres de la céramiste Yael Dansault
chantent la poésie du monde.
Yael Dansault s’inspire incontestablement de la nature, elle qui, très jeune, a développé une véritable fascination pour les cailloux et les rochers. Pour autant, il ne s’agit en aucun cas d’imitation. « Je ne suis pas dans une optique de reproduction », confirme l’artiste qui, plutôt que nous montrer le monde en dévoile, au final, toute la poésie. La preuve avec ses « Monolithes » à la fois immobiles et bel et bien vivants, gardiens intemporels d’une mémoire millénaire et, en même temps, si contemporains. Comme un merveilleux secret qui nous serait chuchoté…