SCULPTURES AU JARDIN : LA FÉERIE BAROQUE D’AGNÈS DEBIZET

Agnès Debizet est une spécialiste de l’adaptation. Sa créativité sans limite et sans frontière, navigue de l’objet fonctionnel à l’installation monumentale, du décor graphique à la pièce conceptuelle dans une amplitude qu’elle revendique.

Née à Marseille où elle passe son enfance et son adolescence, elle poursuit des études littéraires à Paris. C’est lors d’une visite impromptue dans un atelier céramique de la Ville qu’elle découvre le matériau terre. Une révélation. Ses différentes expressions artistiques, danse, dessin, écriture, broderie… se focalisent alors sur la sculpture.

En 2016 on a vu ses oeuvres au Botanique de Bruxelles installées avec celles de Vincent Glowinski pour Mater Museum : une mise en scène théâtrale sur la transmission artistique mère/ fils où les emmêlements de leurs deux univers organiques semaient le trouble.

La même année, un ensemble de sculptures graphiques, là pour évoquer l’ancienne entreprise de céramiques décoratives dont elle était le fleuron, inaugurait l’ouverture de la Villa Perrusson en Saône-et-loire.

En 2017 cinq objets sobrement choisis, un bas-relief, deux tabourets, une table, une colonne, présentaient encore une autre facette de son travail sur son stand de Révélations au Grand Palais.

Colonnes entrelacs, spirales, formes végétales, personnages et créatures hybrides, les sculptures céramiques d’agnès Debizet s’insèrent dans les plantations des parcs, jalonnent les chemins,

animent les pelouses, se tapissent sous les ramures !

Quand la boue devient or…

Comme le souligne Alin Avila dans Fables de terre, (photo Sophie Bassouls, Editions AAF collection Artistes de la Matière, juin 2016), « [L’] oeuvre [d’agnès Debizet] exalte tous les possibles de la céramique. Sans aucun effet, elle rend à ce matériau ses qualités de médium magistral par sa totale plasticité. En plus de trente ans, elle a écrit une fable de terre aux sujets surprenants. Par leur aspect et par la prouesse technique qu’ils constituent, ils forment la troupe avec qui elle investit des sites chargés d’histoire – abbayes, châteaux, jardins classés,… – pour vérifier si le récit secret qui anime ses sculptures s’inscrit dans les traces du génie et de la spiritualité léguées par le passé. Et par ses mains, la boue devient or. »

Autre ouvrage sur son travail, Mater Museum de Vincent Glowinski et d’agnès Debizet (photos Mario Brenda, CFC Éditions Bruxelles, février 2016).